Les « demi-veuves » du Cachemire
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Road village in Kashmir
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Un village au nord du Cachemire

Begum Jom, 55, dans sa maison dans le village de Khudhalem.

Begum Jom, avec des amis et voisins dans sa maison dans le village de Khudhalem.

Begum Jom, avec des amis et voisins dans sa maison dans le village de Khudhalem.

Une femme joue avec son fils, dans le village de Khudhalem.

Shahjahan Begum (dr.) et une de ses huit enfants, dans sa maison de Shaladrjan Nowshera. Le frère de son mari a disparu en 98, quand il a été kidnappé au milieu de la nuit par des hommes en uniformes prétendant être de la police. Depuis, son mari et elle ont dépensé tout leur argent à sa recherche, mais ont dû abandonner après un accident et une hospitalisation coûteuse. Maintenant disent-ils, ils n'ont plus ni argent ni espoir.

Une des filles de Shahjahan Begum et un voisin, à Shaladrjan Nowshera.

Shahjahan Begum (dr.), deux de ses huit enfants et un voisin, dans sa maison de Shaladrjan Nowshera.

Des enfants devant leur maison à Shaladrjan Nowshera. Leur parents n'ont pas assez d'argent pour les envoyer à l'école et payer leurs livres et uniformes, après avoir dépensé leurs économies à la recherche de leur oncle, disparu en 1998. Dans la vallée, la plupart des habitants connaissent une personne disparue sans laisser de traces.

Des enfants devant leur maison à Shaladrjan Nowshera. Leur parents n'ont pas assez d'argent pour les envoyer à l'école et payer leurs livres et uniformes, après avoir dépensé leurs économies à la recherche de leur oncle, disparu en 1998.

Khadija, 50, pleure en se souvenant de son mari Sheikh Mohammed Mir qui a disparu en 1998 et dont elle n'a jamais plus eu de nouvelles.

Khadija est une des rares "demi-veuves" à s'être remariée. Elle a épousé un de ses voisins, veuf, pour qu'il puisse subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants.

Khadija prépare le thé, chez elle.

Un voisin de Khadija montre une photo de son frère disparu.

Village et rizières gelées au nord du Cachemire.

Haleema Begum, 42, est assise à côté d'une photo de son mari, Gh. Qadir Pandih, un vendeur de légumes arrêté par l'armée indienne en 1998. Malgré le fait qu'aucune arme ou preuve d'activité terroriste n'ait jamais été trouvées, l'armée n'a jamais jugé Qadir Pandih et ne l'a jamais libéré. L'armée a au contraire nié toute implication. Mais une pétition signée d'un juge de Srinagar 8 ans plus tard a reconnu l'échec de l'armée à donner une explication pour la disparition alors qu'il était en détention.

Haleema Begum vit maintenant chez son beau-frère avec ses enfants. Ils dépensent tout leur argent à essayer de retrouver son mari.

Haleema surveille le déjeuner de ses neveux et nièces.

Haleema et ses neveux et nièces. Ses enfants, plus âgés, travaillent aux champs pour aider aux besoins de la famille.

Le village de Limber, près de la frontière pakistanaise.

Shermal, 53 (dr.), Maraj, 22, un de ses fils (g.), and Abdelkhalik Ahmad, son (centre), dans leur maison à Limber. Le mari de Shermal, Fateh Majar, un commerçant, a disparu en 1990, en ne revenant jamais chez eux un soir. Elle l'a recherché pendant 5 ans mais a dû abandonner pour élever ses enfants et garder l'argent pour les envoyer à l'école.

Shermal garde précieusement cette lettre, preuve que son mari n'était pas impliqué dans des activités terroristes.

Shermal, chez elle, à Limber.

Une barque traverse la rivière à Baramulla, à l'aube.

Arsha Begum, 47, sa belle-mère et deux voisins, devant leur maison près de la ville de Baramulla.

Arsha Begum et sa belle-mère, Jaana Begum, 70, chez elles. Arsha n'a jamais eu les moyens financiers de rechercher son mari Fareed Khan, disparu en 1996. Elle dépend principalement de la charité de ses voisins pour nourrir ses deux fils handicapés mentaux.

Une rue de Baramulla, à l'aube.

Des enfants jouent au cricket dans des rizières gelées.

Tasleema Nazir (g.), 25, sa nièce et leur mère, Ateeka Begum (dr.). Tasleema est la fille de Nazir Ahmad Mir, arrêté au milieu de la nuit dans leur maison à Zogiyar, en 1990, après qu'une source anonyme l'a dénoncé à la police indienne.

Tasleema Nazir, 25,fille de Nazir Ahmad Mir, arrêté en 1990. Aucune arme ou preuve d'activité illégale n'a jamais été trouvée. Tasleema se bat toujours pour savoir ce qui est arrivé à son père, mais l'armée indienne refuse de donner des informations. Elle et son frère ont dû abandonner l'école pour travailler et subvenir aux besoins de leur famille. Elle tricote des vêtements pour les vendre.

Après des années très difficiles, Tasleema et sa mère Ateeka ont pu acheter deux vaches. Ateeka travaille dans les champs pendant la journée.

Kashmiris sur une route de montagne.

« Encore aujourd’hui, je continue d’attendre Fareed ». Un matin, il y a 14 ans, le mari d’Arsha, 47 ans, est parti travailler, mais il n’est jamais revenu. Depuis, elle ne peut se résigner à l’oublier. Comme Arsha, elles sont des milliers au Cachemire à se faire appeler les demi-veuves. Dans l’Etat indépendantiste du nord de l’Inde que ce pays, la Chine et surtout le Pakistan se disputent depuis plus de vingt ans, l’appellation est rentrée dans le vocabulaire, tant le phénomène affecte la population. En effet, depuis 1989, entre 8000 et 10000 disparitions ont été signalées, entre autres par Amnesty International. Parmi elles, de nombreux maris disparus sans raison apparente, comme Fareed, ou arrêtés par l’armée indienne qui les soupçonnait d’être des terroristes indépendantistes sans preuve. Ces femmes doivent désormais faire face à de graves problèmes financiers, en plus de la difficulté d’un deuil virtuel. Car leurs hommes n’étant pas officiellement morts avant un délai de 25 ans, elles ne peuvent percevoir la pension attribuée aux veuves. Certaines prennent la décision de se remarier, pour assurer à leurs enfants un foyer. Mais si cela n’est pas interdit, dans la société musulmane traditionaliste du Cachemire, ce choix reste très rare. Les autres n’ont souvent plus d’autre choix que de bénéficier de la solidarité locale ou familiale pour pouvoir nourrir leurs enfants. Face au mutisme des autorités indiennes, pourtant gênées par les révélations récentes de Wikileaks concernant des tortures perpétrées dans les prisons du Cachemire, et à une armée qui nie toute implication dans les vagues de disparitions, celles qui en ont les moyens se rendent tous les mois à Srinagar, la capitale, pour une manifestation pacifiste afin de demander la vérité…et la justice.