c’est un fait, plus qu’une id?e retorse qui se glisse par les irr?gularit?s de mon cerveau d?poli.
ma vie est d?goulinante d’ennui. ?a suinte par tous les pores des mes multiples sites et blogs et autres interneteries fallacieuses, ?a goutte et se glisse entre les touches gris?tres de mon clavier, ?a s’?panche dans mes playlists, ?a se r?pand dans mes innombrables tasses de th?…

alors je colmate. comme je peux.

? mon tour de m’immiscer dans les vies des autres, de parfaits inconnus qui s’?go?tent comme moi sur des pages virtuelles. je clique, zappe, suis des liens sans fin et remplis mes heures creuses des mots des autres. de ces autres que je ne rencontrerai jamais, mais que je connais par les d?tails dont ils daignent m’abreuver sans le savoir.
je clique, je lis. jamais deux fois la m?me tranche de vie. une fois la page referm?e, elle est oubli?e, histoire de ne pas avoir la tentation de suivre les palpitants ?pisodes de feuilletons. histoire de ne pas avoir la tentation de m’immiscer par un commentaire ou une remarque. histoire de rester voyeuse anonyme, calfeutr?e dans son ennui.
qui d?gouline.

alors pas de liens.
juste une longue visite sur le journal d’une blonde, qui me fait rire ? point.
juste une courte s?ance sur le blog d’une ado de 15 ans tellement path?tique dans sa rage/rebellion vaine et pitoyable bourr?e de fautes d’orthographe et de “le monde est trop z’inzuste avec moi” et autres “ma m?re, elle fais rien qu’? faire chier” que je me retiens de lui laisser quelques commentaires saignants. sinon, c’est pas du jeu.
cinq minutes chrono sur un plan Q qui sent les chaussettes sales, ? moins que ce ne soit son humour.
quelques pages d’une ch?meuse de plus, qui trouve qu’une de mes amies est une connasse. je passe. que r?pondre ? des opinions aussi construites et savament argument?es ?
des machines ? ?crire qui pondent aussi des photos. des heures bleues qui n’ont de bleues que le nom. une huiti?me fille marrante…des scratches interessants, un journal d’ether ? succomber de beaut?, et combien d’autres ??

et l?, je me dis tout d’un coup que je vais changer de cd, que le t?l?chargement d’alias se passe plutot bien, que j’avais une id?e r?volutionnaire pour la pr?sentation de mon site anglais, que mon DevilDuck me souris du haut de mon ?cran, et que comme me disais mon Ins?parable : tu vas voir ma Juju, t’as bais? avec P., c’est plutot bon signe, non ?

Si ?a se trouve, ?a fait juste trois ans que ma vie est ? l’envers et que l?, pouf, d’un coup, tout va repartir ? l’endroit.

On peut toujours r?ver, non ?

out of the junk, i pull you dear prophet of my days, not to abide by the fruit you gave me, and changed me into, without knowing i’d lose my taste.
now i’m obliged to cherish the light that i miss, now i’m compelled to miss the warmth that i cherish.

put the gun down. put the gun down. tell me to put the gun down.

close the curtains, i’ll be back in awhile.

on second thought, i might just leave all my computer and site and blog problems unsolved, and start knitting.

or…”i might go out to that phonebooth and leave a veiled invitation on your machine…”

je raccompagnais le petit C. chez lui apr?s son cours d’anglais, lorsqu’il se crut autoris? ? me raconter en d?tails, du haut de sa candeur blonde et avec l’innoncence de ses yeux bleus, comment et pourquoi toute sa classe se foutait de la gueule d’un autre ?l?ve ? longueur de temps – lui en t?te, pour des raisons que je n’ai pas tout ? fait comprises et saisies ? leur juste valeur, ptet que ses parents ? lui n’habitent pas un grand appart’ ? deux pas du louvre, ptet qu’il est pas blond aux yeux bleus, ptet qu’il met son bonnet de travers, et ptet qu’il dit pas grand chose…
tain, j’avais oubli? ? quel point les gosses sont cruels.

ou alors, c’est juste qu’ils n’ont pas la r?serve polie et n?anmoins agac?e des adultes, qui savent se r?fugier derri?re une pl?thore de bonnes mani?res et une fausse correction savament dos?e.

ou alors c’est juste moi qui me revoit au m?me ?ge copinant avec la seule tite beur de la classe qui avait comme moi un gang de fr?res et soeurs et les fringues que ledit gang se repassait. les autres gosses se foutaient de sa gueule et moi, j’lui filais mes billes. ?a doit ?tre ?a, j’?tais juste pas blonde aux yeux bleus, j’habitais pas ? deux pas du louvre et je devais surement mettre mon bonnet de travers.
si ?a se trouve, tout le monde se foutait de ma gueule derri?re mon dos.

?a n’emp?che, les gosses sont des petits cons mal ?lev?s.

deux pr?suppos?s :
1- freedom’s just another word for nothing left to lose.
2- le bonheur, c’est quand on a quelque chose ? perdre.

du 1, on peut d?duire que quand on n’a rien ? perdre, on est libre.
du 2, on peut d?duire que quand on n’a rien ? perdre, on est malheureux.

d’o?, ?tre libre, c’est ?tre malheureux.

demain, je vous fais le syllogisme num?ro deux. (on reconnait le bonheur au bruit qu’il fait en claquant la porte + le vent fait souvent claquer les portes. ? vos d?ductions.)