D’habitude, je fais pas trop de politique, d’un le fait d’être en pack m’emballe moyen, de deux j’ai pas vraiment l’occasion. Mais on m’a envoyée sur la conf de presse d’une remise de rapport sur les métiers de la santé. Comme j’avais pas piscine je suis curieuse, j’y suis allée. Bref, il y a de la marge de progrès, mais j’ai pas perdu mon temps.


Politics February 2011 – Images by Juliette Robert

Cela dit, niveau politique, le plus marrant, c’était en octobre dernier, la conférence de presse d’Ahmadinejad et Sleimane à Beyrouth. De l’intérieur, tu vois comment ça marche dans un autre pays, les accred’, les autorisations, les autres journalistes et photographes. J’ai pas fait des photos de ouf, mais c’était intéressant.


Press conference of Mahmoud Ahmadinejad and Michel Sleimane in Beirut – Images by Juliette Robert

D’ailleurs, à propos de Beyrouth, on y retourne mardi, youpi, et un de nos super sujets sera publié en mai. Les bimestriels (le premier qui me parle de “quinzomadaire”, j’y fais une tête au carré pour lui apprendre à parler français), c’est un peu chiant. Mais c’est beau hein, surtout celui-là. Mais c’est chiant.

J’ai pas le temps, pas le temps, pas le temps, ici on joue les lapins blancs.
Rollercoaster de rencontres, rires et larmes, reportages intenses, moments calmes et nuits presque blanches. On a des ratés, des doutes aussi, des trucs qui se passent moins bien que prévu. Mais on travaille tellement la chance au corps qu’elle finit par nous le rendre, comme ça pouf, quand on s’y attend plus.
J’ai pas le temps, pas le temps d’écrire un truc un peu cohérent. Je jette des notes, des mots bien serrés, pour pas oublier les détails, les petits riens — pour mettre mes pensées en ordre, on verra plus tard.
J’ai pas le temps et je peux pas en dire plus, pas encore. ça viendra. Faut le temps de digérer. D’enregistrer tout ça bien.
Mais des photos, il y en a déjà un bon gros tas. Y’en aura d’autres, ici j’espère. ça viendra. Yallah…

A la base, je voulais faire mon habituel post pré départ et puis il s’est perdu dans le néant des posts non sauvegardés, la veille du départ vers 2h du mat’. J’étais crevée et stressée, et c’est grosso modo tout ce que disais, alors j’ai lâché l’affaire. C’est peut-être mieux comme ça.
Depuis, on est arrivé à Beyrouth dans la nuit, on a dîné dans le downtown refait à neuf : super clean et sans vie. Hier, premier reportage à Dahlé, dans la Bekaa, une petite mise en jambe sympathique avant demain. On a profité de la soirée pour faire des premiers repérages : Hamra, la corniche et Gemmayzeh. Je ne sais pas encore ce que je pense de Beyrouth, d’ailleurs impossible d’appliquer une bête généralisation d’européenne à cette ville. Pas que j’en ai envie après tout.
En tout cas on prépare la suite activement. Grosse journée demain. Ouais et sortie dans un petit bar sur un toit ce soir, quand même…
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Bon, donc voilà, retour à l’indépendance, après un CDD de six mois au Hiboo et je ne vais pas cacher ma joie. Même si je ne vais pas non plus laver le linge sale en public, c’est pas classe. N’empêche que ça m’a fait réfléchir, oh juste un peu hein, et j’en arrive à la conclusion que je ne suis pas faite pour bosser autrement qu’en indé. Ou alors c’est que j’ai pas trouvé la bonne boîte, mais va savoir, là j’ai vraiment plus envie de chercher. Donc je vais me marier avec mon indépendance, ça va être cool. Les sessions à l’arrache, comme cet aprèm, les coups de fil d’iconos comme la semaine dernière, les trips comme dans un mois, les projets partout, les brainstorms, les rencontres, les sujets toujours différents, les expérimentations foireuses ou non, tout ça, ça m’a manqué bougrement. Alors oui, l’incertitude et les doutes et le bordel parfois dans la tête et les questionnements, je m’en fous, je prends. Et les difficultés et les frustrations et la pression et le temps qui manque et les murs à surmonter, je m’en fous, je prends aussi. Ah oui mais la trouille ? Et ben je l’ai pas du tout, bizarrement. Alors tout ça, les hauts, les bas, et les reportages mortels qui se profilent à l’horizon, éa me rend autrement plus heureuse que d’archiver des vidéos. Va comprendre Charles. C’est la vie que veux-tu. Et c’est là, juste là, juste au bout de mes doigts.


Yeti Lane – Lonesome George

Pour finir le mois de mai en beauté, et avant de revenir très bientôt par ici plus souvent pour de nouvelles aventures bien chouettes, World Sound #10 vient de sortir, avec dedans — mâtin quel journal ! — un portfolio de 8 pages sur le vaudou au Bénin. Et puis aussi du reportage en laïve de Joburg, Soweto et Langa. Et plein de chouettes articles.

World Sound 10

C’est la classe, c’est über-bath et si vous l’achetez pas, je vous parle plus.
Oui, farpaitement.