j’imprimais des photos cet apr?m, miniatures contact pour mon carnet de future-famous-one et agrandissements 18×24 de mes photos backstage n&b avec bordures trash, et l?, je me suis rappel?e la phrase de JB hier soir :
« wow, tes photos me font penser ? sarah moon ! tu connais ? »
comment dire, JB, je suis fan de sarah moon…

As far as the eye can see – too much perfection…

des fois, le matin, quand je me mets ? dancer sur les Sneaker Pimps, toute nue en face de mon miroir et observe, surprise le reflet de mon corps pour le moins parfait, je me dis que le monde entier de mes lovers potentiels ne sait pas ce qu’il perd.
j’?clate alors d’un rire sardonique et calme ? la fois.

As far as the eye can see – too much perfection

« la maman des petites brenda et cindy attend ses filles ? l’accueil du magasin, je r?p?te, la maman des petites brenda et cindy attend ses filles ? l’accueil du magasin »

moi, perso, je me dis que les petites brenda et cindy ont fait expr?s de se perdre, juste pour se venger et foutre la honte ? leur m?re.

pendant ce temps ? vera cruz : (la caisse 20 o? on cr?ve de chaud)

acte I, sc?ne 1 :
harry potter (ton las et morne mais sourire de circonstance) :
– vous pouvez ins?rer votre carte dans la machine.
cliente 1, (h?sitation perplexe devant la machine ? carte de mod?le standard. regarde sa carte, puis la machine. un temps. puis sur un ton suffisant limite condescendant, tout en posant sa carte sur le comptoir):
– je ne sais pas faire.
une carte, une fente, une fl?che…m?me le kama sutra est moins explicite, pourtant tu sais comment faire, ou l? aussi tu fermes les yeux en attendant que ?a se fasse tout seul ??

acte I, sc?ne 3 :
cliente 2 pose 50 euros en ch?ques cadeaux et n’en doit plus que 12. (ton agac?)
– vous m’avez d?duit mes ch?ques cadeaux ?
vous savez compter ? vous me prenez vraiment pour une conne ou c’est juste pour faire genre vous connaissez mon job mieux que moi ?

acte I, sc?ne 5 :
cliente 3 (ton vaguement insultant et sourire glac?, genre ne me faites pas perdre mon temps)
– vous ?tes une caisse ?
eh ho ! je vous agresse en vous demandant si vous ?tes une cageot, malgr? l’?vidence ??

acte II, sc?ne 2 :
cliente 4 :
– oh, j’ai oubli? de vous pr?senter ma carte F…, vous pouvez me mettre les points quand m?me ?
harry potter (sourire charmeur et d?sol? en apparence, rictus sadique ? l’int?rieur) :
– d?sol?e, vraiment, je ne peux pas vous cr?diter les points ici, il faudra aller ? l’accueil.
cliente 4 : (qui a tr?s bien per?u l’allure sadique du sourire et ne croit pas une seule seconde les mots simples qui lui ont ?t? ?nonc?s pourtant tr?s clairement, et qui d?s lors prend un ton agac? de circonstance) :
– mais enfin, c’est juste pour les points !
harry potter (sourire qui s’?largit, tr?s chat du cheschire, ton de ma?tresse d’?cole, l’onctuosit? polie en plus) :
– mais madame, je ne peux pas. je ne suis pas reli?e aux terminaux des cartes F…, il faut aller ? l’accueil.
cliente 4 : (tr?s s?re d’elle, limite born?e)
– si si, vous pouvez !
aaaah ouais, si si, je peux en fait, mais ?a va obligatoirement avec une bonne paire de giffles, je te le fais toujours ou tu pr?f?res l’accueil, finalement ?

acte II, sc?ne 3 :
cliente 5 (qui a pass? les cinq minutes pr?c?dent son passage ? reluquer le coin d’un livre en parfait ?tat) :
– dites, il est un peu abim? votre livre, vous pouvez me faire une petite r?duction ? vous comprenez, c’est pour offrir.
harry potter (l’h?sitation se lit sur son visage, plan A ou plan B ? zat is ze qwestcheune. une pause. puis pour gagner du temps :
– montrez moi ?a ?
cliente 5 (ton l?g?rement outrag?, montrant des rayures imaginaires et des coins parfaitement ? angle droit) :
– l?, regardez, c’?tait le dernier.
harry potter (qui passe au plan B, parce que le bouquin est nickel) :
– ah oui, bien s?r. je comprends. 5% ?a vous va ? je ne peux pas faire mieux.
patate, on fait 5% sur TOUS les livres et les vendeurs n’ont PAS LE DROIT de faire des ristournes suppl?mentaires hors soldes. ark ark ark.

acte III, sc?ne 4
cliente 6 (laissant tomber des ch?ques cadeaux sur le comptoir d’un air conqu?rant) :
– vous les prenez ceux l? ?
harry potter (faisant semblant d’examiner lesdis ch?ques connus par coeur. ton emb?t? mais pas trop)
– ah, non, d?sol?e, ceux l?, on ne les prend pas sur les livres…et vous n’avez achet? que des livres.
baratin, explications, loi lang, livres, pas le droit, contr?les, baratin, baratin…
cliente 6 (faussement enj?leuse) :
– allez, s’il vous plait, vous ne pouvez vraiment pas, s’il vous plait, juste pour cette fois ?
harry potter (ton limite outrag? dans son int?grit?) :
– non, vraiment, je ne peux pas.
cliente 6 (ton tr?s pinc?, moue appropri?e) :
– bon, et bien je ne les prends pas !
et donc l?, je suis cens?e fondre en larmes et m’excuser et dire que si, reviens, on les reprend tes ch?ques nazes que t’as eus gratos en t’abonnant ? cosmo, mais s’il te plait, ach?te quelque chose ??

moralit? : le 28 mars, je suis enfin LIBRE !!
c’est les clients qui vont ?tre contents, tiens ! :D

(nb : en vrai de vrai, harry potter est une caissi?re super classe et gentille et souriante avec les clients classes, et gentils et souriants ;))

(…)But I learned fast how to keep my head up ’cause I
know I got this side of me that
wants to grab the yoke from the pilot and just
fly the whole mess into the sea.(..)

(…)
there’s a piano inside my head that won’t stop its solitary breath, and my work isn’t finished yet, and i feel that it’s still not time for bed. there’s a broken voice inside my head that won’t stop its solitary moan, and now the guitar stops but the song isn’t over. it’s never over. there’s never any good time for bed. i can’t stop shivering when i think about the broken voice, the unfinished song. god’s note, G. i smile. do you want a slow one or a fast one ?
(…)
a few meters in front of me, the street was as empty as if the whole city had died in a second. but where are the bodies ? i said i could run wild in the middle of the avenue, if i wanted to. he laughed and said maybe we should. maybe we should.
(…)
am i disturbing ?
well, kinda, i’m working.
i have a twenty minute walk to go home, she said, would you keep me company ?
i said yeah, of course i would.
so i walked with her, in my mind, while she told me about her day, and she described me the restaurants and menus, people playing cards in a bar, the shop where she buys her cigarettes, what she’d offered to her friend, it’s -4?C outside. i should buy myself a coat for montreal, i said. i didn’t mention my hesitations about the trip. where will i be in november ? where will i be this summer ? juggling with trains and destinations, hopefully.
but i said nothing of it. just that i needed a valid passport for whatever plan in the making, of which i know nothing.
nah, don’t buy yourself a coat, take what you have and we’ll manage.
and i need to be sure that we’ll have enough money for toronto, too, you know how it goes.
don’t worry.
but i do worry. who knows where i’ll go once i’m free ?
(…)
and i can already guess their words tomorrow, their appreciative looks, i can already see their smiles, hear their funny jokes. and all the words that i need and don’t want at the same time. no, it’s not my fault, it’s not me, i didn’t do anything, i swear. they won’t believe me, so i’ll just smile, and put their words in a box for the time when i’ll be doubting.
and now, i almost don’t want to show them the pictures. i can’t help it. because i can already guess their words, and it reminds me when p. said i adore you, and i only wanted to run away. we were in bed, half asleep when the words fell from lips too close to mine. it’s just like j. holding me and kissing me on both cheeks once again, saying you’re too adorable.
and all the times, i just want to run away, just run away.
and one day, i might just do it, i know i might and you know i might…
(…)