ranger, faire le m?nage, faire des lessives, finir de m’occuper des portraits de R., scanner les photos des farfadets, du festival des inrocks et tant qu’? faire scanner aussi la fin de rock en seine, mettre 150 films sous pochettes plastiques et les classer, acheter 150 pochettes ? films, faire la vaisselle, faire les courses, porter 8 films au labo, graver des cds d’archives, ranger mes cds, arr?ter de fantasmer sur les vinyls de tegan & sara, interpol, radiohead et elliott smith rep?r?s ? la fnuck, ne pas acheter de platine vinyl, ? la place investir dans une cellule, un 28-70, un parapluie et un nouveau pied, passer des heures ? baver en pensant que images ? venir avec la superbe copie de hasselblad que m’a pr?t?e P. hier soir, faire le projet diabolique de faire des photos de concert ? la chambre comme ?a pour rigoler, refaire du caf?, descendre les poubelles, r?pondre aux mails en retard, bosser mes photos num?riques de fingerless, de lyon, des inrocks, et d’autres que j’oublie forcemment, updater mon book, mon site et mon moleskine, faire du tri dans mes mp3, installer mon nouveau disque dur, livrer les photos du show case mardi, reprendre le d?marchage, prendre des rendez-vous, me remettre aux projets persos, faire mar?e basse sur mon bureau, passer l’aspirateur, appeler ma m?re, m’occuper de cette infiltration d’eau, pr?voir les dates de mon s?jour ? bx, ne pas me dire que ?a fait un an ou presque, ne pas bouger ce week end, acheter des clopes et de la liti?re, arr?ter d’?crire et de lire des blogs et m’y coller, passer ? la fnuck m’acheter ces vinyls parce qu’ils sont trop beaux quand m?me, arr?ter d’?couter uniquement des trucs ind?s et d?pressifs mais beaux ? pleurer, ne plus rire aux larmes quand on me demande des nouvelles de ma vie sentimentale, apprendre ? me servir au mieux du flash que V. m’a pr?t?, envoyer le ch?que pour la formation leica, passer porter une photo ? la hype gallery, chercher une photo bien hype, remettre l’id?e ? plus tard, ranger mon bordel, effacer un par un tous les commentaires de spam, re-re-faire du caf?, penser ? arr?ter d’avoir des insomnies…

soundtrack : the shins – girl inform me

– oh, that’s fine, i’ll wait.
– okay, i just need to find out if you’re on the list cause there are no press photographers allowed tonight.
– right, no problem, i’m gonna call them anyway, i’m waiting right here.
– okay, sorry again. oh and what’s your name ?
– juliette…errr..juliette robert.
– huh ? juliette roberts ? that’s the first time i hear that one !

– okay, you’re in. sorry about that, i just needed a verification.
– no problem. do i need a pass or something ?
– right. here you are.
– thanks a lot.

quand y’a marqu? v.i.p sur le bracelet et pas juste guest comme les autres, avec des trucs en plastique d?tachables avec des logos de coupes dessus, ?a veut bien dire que je peux me bourrer la gueule gratos au champagne dans le carr? vip toute seule comme une conne ?
passke si oui, j’ai bien malencontreusement pouss? l’occas dans les orties. vous me direz c’est bien la peine d’avoir un nom de star et un accent am?ricain de tueuse pour le dire au sympathique guy in charge mais je me sentais pas de tenter la travers?e de l’aftershow en solitaire.

fin de printemps comme un d?but d’?t?, m?t?o cl?mente et temps arr?t?, je nous revois ? pic et ? coeur ouvert, une vue imprenable ? nos pieds, dans la vall?e nos vies pass?es fourmillantes si loin de nous d?j?. on s’est assis au sommet les jambes ballantes dans le vide, on a regard? le mince chemin de cr?te qu’on avait trac? jusque l?, et plus bas l’escalade vertigineuse faite sans efforts ni remords, comme si un prends ma main ne valait mille on s’aimera. on voulait vaincre les crevasses aux coeurs et les ger?ures aux l?vres, on a lev? nos verres ? nos risques et p?rils, jouant cr?nement avec la peur tandis que suintaient nos doutes, mais au sommet, go?tant le vent et l’ivresse des cimes, la respiration courte et le sang qui gronde, on a d?cid? que plus rien n’aurait d’importance, rien que notre montagne scintillante de peut-?tres et de d?j?s.
plus pr?s du bord plus pr?s encore on s’est pench? pour se sentir vaciller, par attrait du danger on a dans? au dessus du vide sur l’aplomb effrit? de nos certitudes, cherchant ? nouveau l’?quilibre dans le mouvement. on a dans? de nuit et encore longtemps apr?s sans voir que l’altitude elle-m?me provoquait le d?sir, et puis tu as boug? d’un murmure, moi j’avais quelques cris de retard, on n’aurait jamais cru possible de d?valer nos millions de mots de d?nivel?, encord?s mais d?sacord?s, l’un glisse et l’autre d?visse, d’une chute en rechutes, immobiles dans la d?faite comme une improbable all?gorie, on a senti le poids de nos asp?rit?s nous entra?ner d’autant plus vite qu’on n’avait jamais pr?vu de filet de s?curit?.
fin de printemps, presque un d?but d’?t?, je nous revois au sommet, pressant notre qu?te d’enti?ret? avec cette folie qui m?ne ? trop ou bien trop peu, nos vies en bas qui nous semblaient si plates et notre fier absolu m?ritant tellement mieux.

je suis all?e acheter le rock mag de ce mois-ci, parce que bon, au point o? j’en suis, je peux aussi bien faire moi-m?me collec des mags dans lesquels j’ai des photos. m?me si c’est juste une petite photo de deportivo. m?me si je suis comme ces stars qui font des cam?os non cr?dit?s dans les films. h?h?. j’ai aussi achet? magic, histoire de voir si jamais j’avais pas ?t? somnambule des fois et que j’aurais fait des photos pour eux sans m’en souvenir.
bon pas cette fois.

beepbeep-beepbeep-yeah.

soundtrack : the beatles – drive my car

on n’aura m?me plus ?a.
de maux qui transpercent en mots qui traversent, de l’incompr?hension r?voltante ? une col?re qui s’affadit, et jouer les prolongations dans la deception jusqu’? l’abandon, la r?signation, jusqu’? l’ennui m?me ou bien l’oubli.
on aura des soubresauts le souffle tranch? ? vif, l’espace d’un ?clat de surprise, le temps qu’elle retombe, vite, regarde la, appr?cie la car d?j? il n’y a plus d’?moi, un grain de plaisir dans une banc de souvenirs, on aura juste laiss? au temps assez pour nous emporter, assez pour nous ?carteler, assez pour nous remplacer.
?a a ?t? un effort, au d?but, le choix de l’impossible, du cr?ve coeur sans r?mission, un cancer de l’imaginaire qui s’est nourri d’impassibilit?s, d’?touff?s, de murs blancs contre lesquels saigner. que s’est-il pass? ? il ne s’est rien pass?. s’il restait quelque chose, je l’ai aval?, on l’a dig?r?. dans tous ces couloirs j’ai balanc?, la t?te serr?e sans autre but que l’ultime ? chaque ?tape, un pas de plus vers le n?ans. je l’ai d?pass?. ?trangement.
j’en suis heureuse, tu me crois maintenant ?
alors m?me, on s’en fout, il y aura d’autres matins gris et engloutis, et si dans ces zones qu’on ne montre pas du doigt, avec ces mots qu’on ne prononce pas on chuchotait juste de quoi, on fr?missait dans le silence ? ces ?chos r?veill?s en sursaut, cela ne r?velerait ? la lumi?re que des sourires ?chou?s ?a et l?.
passe, impair.
ne me manque pas.

soundtrack : k’s choice – landslide (fleetwood mac cover)