encore des putains de journ?es comme je les aime, bien speed, avec une bonne mesure de stress, quelques plongeons dans l’inconnu, pas de temps pour rien sauf qu’il faut du temps pour tout, et non faut pas me croire quand je prends un air crev? pour dire que j’ai du boulot en ce moment, bon je suis crev?e, mais avoir du boulot et savoir que je le fais plut?t correctement, ? ma mesure j’entends, ?a fait passer le go?t de l’oreiller.

avec ?a, faut que j’aille chercher ma nouvelle CB, que je passe des coups de fils pour d?marcher, histoire d’avoir plus de boulot quand m?me, faut bien que je me paye mon scanner et un nouvel ordi, il faut que je bosse des images encore et toujours, que j’aille filer une cession de droits au bassiste de fingerless, que j’aille faire les courses, que je fasse une sieste c’est pas que j’ai dormi que cinq heures cette nuit mais presque, faut aussi que j’aille faire des photos de soir?es cette nuit, que je d?briefe une session avec un groupe demain, que je me fasse rembourser quelques factures, que je fasse un devis, que je fasse une session « mode » en exterieur dimanche, va aussi falloir que je prenne le temps de manger.

chais juste pas par quoi commencer…

flash-back samedi soir, extrait d’un test de « psychologies » :
– allez, question suivante.
– c’est laquelle d?j? ?
– « est-ce que tu prends soin de toi ? »
– ah oui. bon, j’ai mis toujours pour toi, et toi t’as mis quoi pour moi ?
– jamais.

suite ? ce d?sopilant constat dont je ne r?fute pas la v?racit?, j’ai d?cid? de me faire la cuisine ce soir. (par faire la cuisine, j’entends sortir au moins une po?le et/ou une casserole et m’en servir.)

il ne reste plus qu’? esp?rer que je puisse poster demain une note pleine de verve s’intitulant : « comment j’ai echapp? de peu ? une intoxication alimentaire ».
(vous me direz, « avec une omelette aux pommes de terre, tu risques pas grand chose ». ce qui montre bien que vous n’avez aucune id?e de mes « talents » culinaires)

…je viens de d?couvrir que plus je bosse, plus j’ai de courage pour bosser.

m?ditez l?-dessus en paix, moi j’y retourne.

we had both been thinking that the little girl playing in the sand in the shadow of our parasol was beautiful — her small face of such an inherent grace that i didn’t notice that i never saw her walking — but that’s a thought that we only shared in the train back to paris.

– the way i’m sitting isn’t that good for my hips, she explained, i should sit down like…
she started to move slowly, but she knew exactly what she was doing, she first took support on her hands, and then moved her tiny legs, concentrated on her effort and i guess we both saw how hard it seemed to her. you proposed some help, very gently, but she proudly said no and went on until she was in the right position.
– that way is better for me.

suddenly, i felt like holding her in my arms and tell her hey, you’re gonna be alright, as if i could ever protect her, as if i could ever be someone to tell her this, as if she would ever need me to do this.
but it’s only while we were absorbed by her image and the impression she made on us, watching the sky turn to gold and to red, that i could tell what i had really wanted at that moment.
she would never need my words of care as much as i would selfishly and helplessly have needed her to tell me hey, i’m alright and you’re doing just fine.

never look at kids like they can’t notice how you’re looking at them, sometimes they know how to handle things much better than us grown-ups ever would, sometimes they slap you in the face, just by saying i’m handicapped the same way they would say i’ve got a doll.

j’arrive plus ? ?crire.
je ne suis plus un fil tendu entre deux extr?mes, aussi prompte ? la rage qu’au pardon sans condition, aussi encline au desespoir le plus sombre qu’au delirium ? propos de rien. je suis au-dessus du vide et au lieu de me balancer en me demandant comment faire pour ne pas tomber, je regarde en bas et je me marre. ce n’est pas juste parce que mon job me procure un sentiment de pl?nitude et de joie en ce moment, je suis toujours la derni?re ? ?tre contente de mes images, enfin la plupart du temps.
alors ? je bois un jus d’orange ? la fen?tre en regardant les salles de classes du lyc?e en face et pour rien au monde je ne reviendrais en arri?re, pour rien au monde je ne retournerai ne fut-ce que six mois ou un an dans le pass?. j’ai laiss? s’?vanouir mes tourments habituels, j’ai laiss? une grande chappe de vide me recouvrir, et bizarrement ?a me fait un bien fou. ne penser qu’au moment pr?sent. « rien ne presse. ?tre tout simplement est le bien supr?me. »
mais j’arrive plus ? ?crire. c’est malin. je fais comment pour ?tre une artiste tortur?e si cui cui les p’tits z’oiseaux et piano pianissimo ?
magnitude z?ro sur l’echelle des tourments. magnitude z?ro sur l’?chelle des pincements au coeur acidul?s.
m?me pas vraiment envie d’atteindre dix ? nouveau tellement ?a fait du bien.

…jusqu’au moment o? je vais commencer ? me faire compl?tement chier.
ce qui n’est pas gagn? non plus.