alors, si vous manquez d’inspiration
ou que vous en avez trop, et que vous savez pas quoi en faire,
si vous manquez de motivation,
ou que vous en avez trop,
et que vous avez un brin de temps aussi,

allez vous d?gourdir les yeux en voyant l’expo de nan goldin, « honey on a razor blade », galerie yvon lambert, 108 rue vieille du temple, dans le 3e. (d?sol?e, les non parisiens).
c’est beau, c’est lumineux, c’est cru, en noir et blanc et couleur, c’est intime et accessible pourtant.
bref, c’est jusqu’au 24 juillet, alors grouillez vous ! et n’oubliez pas de me dire vos s?ries pr?f?r?es, si si, ?a m’interesse.

en attendant, vous m’excuserez, mais la cellule de mon t?l?m?trique est parfaitement op?rationnelle, j’ai de la sensia ? croiser, et une expo ? monter pour la rentr?e toute seule comme une grande.

et ? ceux qui disent qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraiche, je tiens ? exprimer ici mon profond d?saccord ? ce sujet :
parce que malgr? tout l’amour que je me porte,
et toute l’eau fraiche que je bois,

soit je tombe en hypoglyc?mie,
soit j’arr?te de pas prendre le temps de me faire ? manger.

tout va bien.
les difficult?s s’aplanissent en temps et heures.

– j’ai des lentilles pour une semaine, obtenues gratos chez l’opticien d’en bas, sans m?me avoir eu besoin de pleurer, juste en la jouant : oui, oui, j’ai d?j? port? des lentilles (mais bien s?r), c’est juste que j’ai cass? mes lunettes et que je vais prendre le volant…
je n’ai mis que 3/4 d’heures pour les mettre.
et je crois que je les supporte super bien.
je crois m?me avoir r?ussi le tour de force de les avoir mises ? l’endroit, vu que j’y vois quand m?me beaucoup mieux qu’avant. d’ailleurs, c’est pas compliqu?, j’y vois tout court.
– j’ai enfin r?ussi ? reserver cette foutue bagnole de location. alors, est-ce parce que j’ai essay? de les joindre au t?l?phone toute l’aprem, est-ce parce que j’ai amadou? la nana de la centrale de reservation pour avoir un pur tarif m?me si je n’utilisais pas internet, est-ce parce que finalement, dans un dernier ?lan de bonne volont?, j’ai re-rempli le formulaire en mentionnant une autre adresse que gmail, et en cochant « me faire spammer de pubs, moi et mes descendants jusqu’? la 25e g?n?ration » ? va savoir.
toujours est-il qu’? moins d’un coup du sort, et je croise le doigts, on peut partir en vir?e samedi aprem.
– je n’ai mis qu’une demi heure ? la banque pour faire un virement. sans compter la file d’attente, bien entendu.

bref, aujourd’hui, j’ai l’impression d’?tre une grande fille.
manquerait plus que je passe ? l’agence de mon appart, ? la CAF, et que j’appelle mon banquier.
Mais bon, ?a, on verra demain.
ou apr?s.
ce sont des urgences qui ne sont pas si urgentes, finalement…

ainsi on gratte, on r?cle, m?thodiquement, histoire de faire semblant, sauf qu’on sait bien que ce n’est qu’un leurre, que cela ne sert plus ? rien, ? d?faut d’entretien, on regarde de loin la distance qui se maintient, la hauteur de cette friche qui nous salit les mains. on a laiss? pousser n’importe quoi, avec l’engrais de nos orgueils, d’une mauvaise foi consciente et assum?e, on s’est construit des murs oppos?s sur lesquels on s’est juch? pour se jauger, s’observer, sans un mot de trop, tout a ?t? soupes?, minutieusement examin?, puisqu’on savait que tout avait d?j? ?t? dit, il ne restait plus qu’? se juger.
nos silences flottaient librement, ils nous ont longtemps r?confort?, ils se sont fig?s, givr?s, on les a laiss? rebondir et r?sonner de peur d’avoir ? les briser.
– on aurait pu…
tu crois ?
– on aurait du…
tu vois…

et si on redescendait de sa hauteur aveuglante, si on se retrouvait au milieu, je ne suis pas s?re qu’on sache que c’est bien l? qu’on s’?tait cherch? et trouv?, on ne reconnaitrait pas cette herbe jaunie de jalousie, les crat?res de nos obus d’?gos, les tortueux sentiers que l’acidit? de l’habitude a pu creuser, les fruits aigre-mous d’une relation ? l’abandon, on s’attendrait peut-?tre ? une odeur d’herbe fra?chement coup?e apr?s une averse d’?t?, on regarderait sans doute en l’air pour voir d’o? le ciel s’est trou?, et on aurait ce regard triste et vide, m?me pas de « pardon », juste « d?sol?e ». pas de rancune, m?me pas, pas d’amertume, m?me plus, et rien n’aurait plus de poids, mais tu vois, j’ai le coeur en enclume, et puis les larmes un peu trop fr?les, sans doute aussi un peu trop froides.
nos mensonges sont des v?rit?s trop peu d?montr?es, jamais prouv?es, qu’on gobe par facilit?, par docilit?, des somnif?res v?n?neux dont l’accoutumance montre la futilit?, on ?touffera ses remords ou on les boira jusqu’? la lie, et puisqu’on n’a rien ? se dire, m?me pas besoin de les vomir.

et quand on aura parcouru assez de chemin ? reculons, peut-?tre qu’on sera fatigu? et qu’on recommencera ? avancer, pas dans la m?me direction, non, on fera peut-?tre semblant d’atterir par hasard dans notre jach?re, alors qu’on sait bien que c’est de l? qu’il faudrait repartir, si on en avait vraiment la volont?.
alors dis-moi, toi qui sait tout, on sera o? quand on reviendra ?

soundtrack : comme elle vient – noir d?sir

bob dylan – absolutely sweet mary
tegan & sara – your love (live)
aimee mann – that’s just what you are
azure ray – how you remember
elliott smith – happiness (acoustic version)
mazzy star – into dust
yuppie flu – drained by diamonds
weevil – no end soon
ben kweller – how it should be
overhead – i don’t want you
ben & jason – a star in nobody’s picture
damien rice – cannonball
an pierle – sorry

(parce que j’ai cass? mes lunettes en deux ce matin en nettoyant les verres, parce que j’ai pas d’argent pour m’en racheter, parce que j’ai une fuite dans ma salle de bain et qu’il va falloir la refaire, parce qu’il n’y a plus de caf?, parce que j’aurai jamais la force de me trainer jusqu’au labo pour y poser les films du concert de katy rose, parce que surtout ne voir personne et parce qu’arr?ter d’?tre parano aussi…)