Bon parlons franchement, comme ?a pour une fois. je sais bien tu te d?bines, t’as attendu bien tranquille que je m’en rende compte par moi-m?me toute seule comme une grande, t’es l? dans ton coin les bras crois?s ? rien dire, jamais, pas un mot, rien.
En m?me temps je comprends hein, je ne vais pas te jeter la pierre.
Qu’est-ce que tu veux, je croyais que ?a voulait rien dire le silence, que c’est une question de moment qui est le bon moment ou pas, mais qu’au fond ?a changeait rien. Et je passe ma vie, et d’ailleurs j’aime ?a et puis m?me je ne sais faire que ?a, ? regarder, ? jeter un oeil aux reflets, aux ombres et aux bribes, aux traces de pas, ? ?couter les sons lointains et les ?chos, ? naviguer, des aller-retours permanents par les passages que je d?couvre et n’emprunte jamais qu’une fois, et c’est peut-?tre dans ces moments o? j’ai le moins la sensation d’avoir conscience de moi que je te vois le plus nettement, les contours, les faux-pas, tout, enti?rement.

Alors qu’en fait, je l’ai toujours su, je fais semblant de ne m’en rendre compte que maintenant, mais ?a fait un bout de temps que je me demande si tu ne m’as pas menti d?lib?remment, si tu ne m’as pas fait croire n’importe quoi, sinon je ne sais pas comment l’expliquer.
Ou alors peut-?tre qu’en fait, ?a te fait autant chier de ne pas pouvoir me r?pondre que ?a me fait chier de devoir r?aliser ce dont je n’avais que l’intuition. mais bon, on est entre nous, on peut se dire les trucs importants avec franchise, non ?
parce que tu vois, honn?tement je crois que je parle dans le vide l?, je commence ? avoir la certitude que tu n’existes pas.