kukaljane kosovo
Kukaljane – 05.2009

J’aime pas les retours, même si ça fait du bien de retrouver un environnement familier. J’aime pas cet arrêt net, même si je bosse sur deux projets faits en Afrique du Sud qui sont/vont être super beaux. J’aime pas l’ennui d’être chez soi, même s’il y a 50000 trucs à faire, transférer les photos d’un ordi à l’autre, écrire des mails, archiver, classer, porter des films au labo, dormir. J’aime pas cette régularité, même si ça aide à résorber la fatigue accumulée depuis un bon mois. J’aime pas les retours, même si revoir tous les visages amis a quelque chose de rassurant. Quand tu planes en altitude, où chaque jour est différent, où tu donnes et reçois tellement, où tu tires l’énergie de tout ce que tu découvres, jusqu’aux limites de l’épuisement total, la redescente créé comme un grand trou béant. Violent. Continuer à créer n’y change rien, tu vois toujours ces moments, ces bribes, sons, mots, ces morceaux d’images accrochés au bout de tes doigts, des trucs insaisissables et ineffaçables.
Et comme un gros point d’interrogation à l’horizon : et maintenant ? et après, on fait quoi ? Continuer le mouvement, des fois que si tu te poses juste une seconde, tu meures dans l’instant et tes belles histoires avec. Et maintenant ? Et les doutes ? Profiter de l’élan pour voir un peu plus loin, des fois que tu te prennes les pieds dans tes angoisses si tu ne jettes qu’un seul regard en contrebas.
Plus là-bas mais pas tout à fait ici, toujours en recherche d’un nouvel ailleurs. Et deux très beaux projets qui sont bien là avant de repartir. Faut juste trouver comment être ici, pleinement, en attendant, puisque personne ne me l’apprend…


This Will Destroy You – The Move on the Tracks of Neverending Light