Et avec ça, à cavaler dans tous les sens, à brainstormer, photographier, écrire des pages pendant bien 15 jours, ben j’ai même pas eu le temps de faire mon traditionnel post pré-départ, plein de batteries qui chargent et de “gnééé, quels appareils et quels films j’emporte ?”.
La vie, c’est plus ce que c’était, allez-y, jetez-moi des poneys.

Ah oui, parce que je pars à Montréal. Un mois. Pour du boulot. Et des bières en terrasse. Et du jazz. Et même une tranche de New York dedans. Et des rédacs chef qui pourraient me rappeler quand même non ? Et un service photo que je croise tellement les doigts pour qu’ils me recontactent que je risque de faire des photos avec les pieds, ce qui ne va probablement pas arranger mes affaires, quand même, quand on y pense (mais j’essaie de pas trop y penser).
Un peu comme la grève générale le jour du départ et mes plans canapés qui m’échappent un peu.

Ce trip, c’est un peu le bordel. ça au moins, c’est une habitude qui se perd pas. ça doit être rassurant ou un truc du genre.

C’était juste ça, des petits bouts, Laurent qui blague en bas du Shag et me remercie d’être venue alors qu’on n’en peut plus de le remercier pour l’accueil si chaleureux, “A l’année prochaine hein !” et puis il remonte mixer pendant la soirée de clôture, le Midway, rade lynchien improbable sur St Laurent, Côme qui se marre en backstage du Métropolis et me demande les photos, un sandwich au soleil sur une pelouse au milieu des buildings, revoir Hugo sans dreadlocks à Roissy et puis à l’hôtel et lui demander des nouvelles de Romain, les looks hallucinants dans le Village, Pierre qui hurle “en ostie !” quand on passe près d’un concert de punk, l’architecture bancale et désuète, redécouvrir le Mont-Royal en été, un café et des photos avec Ghislain au Romolo dans Mile End, les gens qui pique-niquent sur le campus de McGill, Davy qui explique son maloya entre chaque morceau et le public sous le charme, le mini-ciné palestinien sur un terrain vague de St Laurent, les vélos partout, les sourires éblouis de Jane Birkin, les disquaires qui font baver d’envie sur St Denis, les néons des fast-foods toujours ouverts, les ruelles et les escaliers extérieurs, le français et l’anglais qui se mélangent, Montréal qui bouillonne et paradoxalement, reste totalement relaxe.

Et l’envie con mais bien là, de revenir y passer beaucoup plus de temps, vraiment…