J’étais en train de faire une sélection de photos de reportages tout à l’heure quand je me suis posée une bonne question (ne jamais perdre une bonne occasion de procrastiner, telle est ma devise) : est-ce que certaines de mes retouches sont pas un peu too much ? Est-ce qu’il vaut mieux que je montre une interprétation ou une photo aussi peu bossée que possible ? Pourtant, j’en fais pas des masses de retouches en couleur.

ça m’a fait repenser au débat autour des retouches avec photoshop, lancé par le jury d’un prix photo au Danemark, qui avait demandé à un photographe de montrer les fichiers RAW (bruts) et les photos finales, pour juger s’il avait triché ou si c’était acceptable.

lire la suite »

cricket langa

Partie de cricket dans Church Street, Langa – 04.09

south africa langa

La cour d’un hostel – Langa (township près du Cap) – 04.09

Bon sinon, notre projet super beau est finito et comme d’hab, faut le montrer et le vendre. Comme d’hab on croit à notre truc. Comme d’hab on a des pistes et des contacts. Comme d’hab… erf, j’écris pas à quoi je pense là, sinon je vais nous porter la poisse.
Et je suis en train de finir le portfolio de la mort qui tue en pdf, je pars sur 15 images pour l’instant, idéalement 10 mais on verra. Que du noir et blanc. Que des trucs qui me font vibrer.
Parce que hein bon, ça suffit les conneries et les concessions.


Lullabye Arkestra – All I Can Give You

Comme une boule d’angoisse au creux de l’estomac, à force de tourner en rond, ça se noue en tourbillons là-dedans. Trop de compromis pour pas beaucoup de résultats et un vieux sentiment de gâchis. Je rigolais en disant que j’avais quasi pas fait de noir et blanc en Afrique du Sud ou au Kosovo récemment, mais je rigolais jaune. Le fait est que j’ai pas voulu choisir alors j’ai mal choisi et ça me bouffe. Mais reste le doute que même si j’avais dégainé mon leica plus souvent, j’aurais sans doute pas fait mieux, même en faisant différent. Quoique. J’aurais quand même voulu faire différent. ça et avoir du temps au lieu de partir dans tous les sens parce que merde, faut rentabiliser et que j’ai pas les moyens de faire autrement. Pas fait assez, pas fait assez bien. Ni fait ni à faire quoi. Je suis arrivée là où je suis, pas très loin quoi, en regardant les photos dans des bouquins ou des magazines et tout le reste c’est du feeling, deux temps trois mouvements vu qu’il n’y a jamais le temps, pas de pause, pas de poses non plus, et hop. J’ai jamais contacté ou rencontré les photographes qui me font baver, j’ai pas refait de formation par manque de moyens, j’ai surnagé dans mon coin en lisant du Depardon. L’écriture d’un reportage, le regard, l’identité, les images que j’ai dans la tête, tout ça j’essaie d’apprendre sur le tas, en faisant comme je peux sans arriver à inventer. Mais c’est tellement loin d’être assez.
Alors je bute sur mes limites et pour la première fois depuis 10 ans, je me dis merde, et si c’était vraiment mes limites ? Pas genre un palier à franchir, pas d’excuses à la con de manque de temps ou de manque d’argent, pas de fausses raisons de cible, pas de tergiversations style j’ai pas su choisir mais la prochaine fois je saurais, non, boum, la limite, le mur quoi. Et l’angoisse face à la hauteur, au manque de prises et d’entraînement. Oh je pourrais rester de ce côté, c’est pas trop difficile, plutôt tranquille même à défaut de me faire bander. Sauf que c’est la grimpette qui me fait tripper et moi, je suis pas assez.

Un jour, ma mère m’a écrit ça :
“If parents do the right thing, they have to teach you that a dream has to be more than a dream, it has to be about getting up in the morning and staying late, accepting that you’re not good at the beginning but that you’ll get better, and giving yourself the right to get better.”
C’était il y 10 ans.

benin atogo vaudou
Une vodounsi d’Atogo – 01.09

Bon allez, celle-là je l’aime bien même si elle est pas… ahem… faudrait que j’apprenne à avoir le cuir plus dur quand je me fait bouler des rédactions ou je vais me bouffer tout cru et j’aurais plus qu’à changer de métier et je serais bien attrapée.

prendre le temps de passer du mode “goret qui bosse ses photos à la 6 4 2” au mode “photographe qui maîtrise un max toshop et fait mieux qu’avec son agrandisseur tout pourri”. et ça valait plutôt le coup, même si ledit toshop plante un peu sur mes photos de 40 Mo avec leurs douze calques (en moyenne)(ceusses qui diraient que je passe d’un extrême à l’autre auront, selon toute probabilité, assez raison).
comme une truffe de première catégorie, j’avais quelque peu oublié que le N&B, c’est du noir et du blanc, beaucoup, et une infinité de tons de gris, surtout et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, à part des fois, j’ai ressorti pour la énième fois mes photos du Kosovo, faut dire que je les avais VRAIMENT bien cochonnées.

non mais avouez que ça tape, nan ?

avant :
frontiere kosovo

après :
frontiere kosovo

c’est beau comme un rollover en javascript que j’ai la flemme de faire.

hop, avant :
belgrade meeting

lire la suite »