ainsi on gratte, on r?cle, m?thodiquement, histoire de faire semblant, sauf qu’on sait bien que ce n’est qu’un leurre, que cela ne sert plus ? rien, ? d?faut d’entretien, on regarde de loin la distance qui se maintient, la hauteur de cette friche qui nous salit les mains. on a laiss? pousser n’importe quoi, avec l’engrais de nos orgueils, d’une mauvaise foi consciente et assum?e, on s’est construit des murs oppos?s sur lesquels on s’est juch? pour se jauger, s’observer, sans un mot de trop, tout a ?t? soupes?, minutieusement examin?, puisqu’on savait que tout avait d?j? ?t? dit, il ne restait plus qu’? se juger.
nos silences flottaient librement, ils nous ont longtemps r?confort?, ils se sont fig?s, givr?s, on les a laiss? rebondir et r?sonner de peur d’avoir ? les briser.
– on aurait pu…
tu crois ?
– on aurait du…
tu vois…

et si on redescendait de sa hauteur aveuglante, si on se retrouvait au milieu, je ne suis pas s?re qu’on sache que c’est bien l? qu’on s’?tait cherch? et trouv?, on ne reconnaitrait pas cette herbe jaunie de jalousie, les crat?res de nos obus d’?gos, les tortueux sentiers que l’acidit? de l’habitude a pu creuser, les fruits aigre-mous d’une relation ? l’abandon, on s’attendrait peut-?tre ? une odeur d’herbe fra?chement coup?e apr?s une averse d’?t?, on regarderait sans doute en l’air pour voir d’o? le ciel s’est trou?, et on aurait ce regard triste et vide, m?me pas de “pardon”, juste “d?sol?e”. pas de rancune, m?me pas, pas d’amertume, m?me plus, et rien n’aurait plus de poids, mais tu vois, j’ai le coeur en enclume, et puis les larmes un peu trop fr?les, sans doute aussi un peu trop froides.
nos mensonges sont des v?rit?s trop peu d?montr?es, jamais prouv?es, qu’on gobe par facilit?, par docilit?, des somnif?res v?n?neux dont l’accoutumance montre la futilit?, on ?touffera ses remords ou on les boira jusqu’? la lie, et puisqu’on n’a rien ? se dire, m?me pas besoin de les vomir.

et quand on aura parcouru assez de chemin ? reculons, peut-?tre qu’on sera fatigu? et qu’on recommencera ? avancer, pas dans la m?me direction, non, on fera peut-?tre semblant d’atterir par hasard dans notre jach?re, alors qu’on sait bien que c’est de l? qu’il faudrait repartir, si on en avait vraiment la volont?.
alors dis-moi, toi qui sait tout, on sera o? quand on reviendra ?

soundtrack : comme elle vient – noir d?sir

dis vague

histoire de passer le temps

bob dylan – absolutely sweet mary
tegan & sara – your love (live)
aimee mann – that’s just what you are
azure ray – how you remember
elliott smith – happiness (acoustic version)
mazzy star – into dust
yuppie flu – drained by diamonds
weevil – no end soon
ben kweller – how it should be
overhead – i don’t want you
ben & jason – a star in nobody’s picture
damien rice – cannonball
an pierle – sorry

(parce que j’ai cass? mes lunettes en deux ce matin en nettoyant les verres, parce que j’ai pas d’argent pour m’en racheter, parce que j’ai une fuite dans ma salle de bain et qu’il va falloir la refaire, parce qu’il n’y a plus de caf?, parce que j’aurai jamais la force de me trainer jusqu’au labo pour y poser les films du concert de katy rose, parce que surtout ne voir personne et parce qu’arr?ter d’?tre parano aussi…)

j’veux un calin et des nu?es de baisers dans le cou,
ou alors, s’il n’y en a plus,
juste un calin ce serait bien…

(chuis un peu con, ?a fait six mois que j’ai tout cass? le room service et que j’ai pas pris le temps de le r?parer…)