pour nowel, mon père a mis sa menace à exécution : il nous a offert un VRAI babyfoot de bar. on sait toujours pas bien d’où il a eu cette idée, peut-être il avait bu mais ça avait jamais fait ça avant, donc on se dit peut-être il avait pris du lsd, en tout cas, il nous en avait brièvement parlé en dînant un soir au resto et puis il nous avait envoyé une photo genre “heu, ça vous irait celui-là ?” nous, on avait bondit, genre après une enfance avec un baby en carton, mes années lycée à jouer avec un CPE et quelques potes sur les baby de la salle commune, après avoir essayé de trouver les bars parisiens avec des bons baby pas cher, tadaaaaa, ENFIN un vrai baby. c’est noël donc. mon père, vaguement honteux de son coup d’éclat a passé deux jours à nous dire “quand même, huh hu, c’est pas trop farfelu comme cadeau ?” pendant qu’on hurlait “naaaaaan” en enchaînant gamelles, demis et autres pissettes.
ce n’est que quand il s’est collé aux manettes à l’attaque qu’on a découvert son secret : mon père, môssieur le chercheur et prof de fac, est un bon joueur de baby. ça nous a encore plus scotché que l’idée même du cadeau.
depuis on le regarde en coin en formulant des hypothèses, on se demande s’il ne gagne pas ses crédits de recherche au baby, ou s’il ne choisit pas ses thésards après des tournois acharnés, Dr House staïle, est-ce qu’il ne part pas en congrès juste pour latter ses collègues américains ?
le mystère reste entier… c’est comme quand il nous a offert une table de ping-pong et qu’il a passé les 4 années suivantes à nous faire mordre la poussière à coup de smash liftés.
en attendant, je suis la déesse du dégagement qui va direct dans les cages adverses, un de mes buts dans la vie est accompli. je suis joie.

babyfoot tripot

l’année prochaine, on lui demande un billard américain, histoire de finir de transformer la salle d’enfant en tripot de première classe, héhéhé.

on a tous amené un truc, on a mis une playlist deezer pleine de chansons de nowel à la con, on s’est raconté des histoires d’enfance, on a allumé des bougies et on s’est fait une bonne raclette, on a trinqué à nous, jeunes journalistes plein d’avenir et de trips de oufs, on a bu plein de vin blanc, on s’est offert nos cadeaux à deux eurofrancs emballés dans des journaux pour lesquels on bosse parfois, on a fait une bonne grosse bataille de confettis, on a pris plein de photos cons, avec des grimaces et des confettis qui volent dedans, on a mis du janis joplin et du fats domino, du dylan et du wilco, on a fini par passer le balais, on a raconté une tonne de conneries, et pis on est rentré chez soi.
c’était Bien.

tiens, à part ça, chez Elixie on peut apprendre que le nouveau Prince de Perse est un peu “wanaguèn”, et faut dire ce qui est, je suis tutafé d’accord là-dessus depuis environ une heure, depuis le moment exact où il m’a dit “bwaaahahahaha, comment ta carte graphique elle est trop pourrite, hahaha, va donc, va-nu-pieds, j’vais aller faire des cascades et des trucs à Elika dans les ordis des autres gens, so long, sucker !”
donc voilà, pour tout dire, je trouve ça effectivement un petit peu cavalier comme comportement. (en vrai, il a dit “error 545×4878 – shader ver. 3.0 requis” et il a pas démarré le jeu, l’andouille)
d’habitude, avec les jeux vidéos, j’ai l’air con quand je joue, là je réussis à avoir l’air con avant de jouer. la grande classe.

té, ça ferait pas longtemps que je me suis pas emportée ici, des fois ? ça tombe drôlement bien, je viens de lire un article du Monde qui m’a sidérée. tu me diras, qu’est-ce qui t’as pris de lire le monde hein ? tu l’as bien cherché. vrai, j’assume et je demande pardon, on ne m’y reprendra pas de sitôt.
bref, il y a un gars, super intéressant, qui parle d’orthographe et après deux pages vraiment passionnantes sur le pourquoi du comment des réformes à partir du XVIe siècle et comment elles se passaient, le gars balance, en substance : “l’orthographe, c’est un trop truc d’élite et c’est trop z’inzuste pour nos pauv’ d’jeuns qui écrivent qu’en sms et qui se font rire au nez parce qu’ils savent pas écrire trois mots correctement, DONC idée brillante, réformons et écrivons “ipotèse” au lieu de hypothèse.” voilà, grosso modo.

et là je suis tombée de ma chaise, en pleine crise d’apoplexie foudroyante, genre bave au lèvres et rictus horrible, accompagné d’un rire aussi hystérique que sépulcral. parce que le chercheur, tu lui dis “y’a comme un problème rapport au niveau d’orthographe qui commence à faire plus peur que le petit nicolas/ben laden/”l’ultra-gauche” (raye la mention inutile)”, il cherche et il te répond tout fier de sa connerie “j’ai trouvé ! casse le thermomètre, jette le bébé avec l’eau du bain et nivelle-moi tout ça bien comme il faut par le bas, à grands coups de truelle de préférence.”
c’est pas que je m’accroche aux règles cons d’orthographe comme une moule à son rocher pour le plaisir ou parce que “j’en ai bavé alors j’vois pas pourquoi nos gosses en baveraient pas”, non, d’ailleurs, j’en ai franchement pas bavé, et je m’en fous des réformes de circonflexes, de traits d’unions et de bidouilles chiantes, comme les trémas qui servent à rien. juste, je ne comprends pas en quoi le fait de simplement maîtriser sa langue, donc de se faire à peu près comprendre ? l’écrit, fait de quelqu’un une élite. je veux dire, je suis bouchée ou c’est juste normal ?

ma question à cet éminent chercheur serait donc : vu que l’apprentissage d’une langue, orthographe, grammaire et orthographe grammaticale, tout ça, est la base même de sa compréhension donc de son usage, et sachant que cette maîtrise et un bon vocabulaire sont les bases de la formulation d’une pensée à peu près cohérente et compréhensible, est-ce vraiment en supprimant les règles qu’on va éduquer nos gosses légérement au-dessus du niveau d’un mollusque et leur apprendre à penser par eux-mêmes ? est-ce qu’on va aussi bientôt supprimer les synonymes parce que bon, ça fait des mots en plus qui servent à rien ? et comment prétendre apprendre une langue étrangère et ses règles quand on n’est pas foutu d’accepter d’apprendre les siennes ?

ah oui, autre question, où s’arrêter dans la réforme ? non parce qu’animaus, admettons (quoique), mais alors pourquoi pas animos ? et est-ce qu’on continuera à différencier c’est, ses et ces ? parce que là-dessus, cher chercheur, on frise l’apocalypse quand même donc il faudrait vraiment simplifier pour nos chères têtes de noeud blondes.
oh et autre question subsidiaire : est-ce qu’on réimprimera Baudelaire ou Hugo en version réformée, histoire que tout le monde comprenne bien ? (hein ? comment ? on parlera plus de Baudelaire à l’école ? ah, y’a des mots trop compliqués dedans, je vois…)
pourtant, regarde comme ça aurait de la gueule :
“orloge ! dieu sinistre, efrayant, impassible,
dont le doit nous menace et nous dit souviens-toi
les vibrantes Douleurs dans ton cueur keur* plin d’efroi
se planteront biento come dan une cible

le plaisir vaporeu fuira ver l’orizon
ainsi qu’une silfide au fon de la coulisse
chak instan te dévore un morço du délice
a chak om acordé pour toute saison

troi mil si cents fois par eure, la segonde
chuchote “souviens-toi” – rapide, avec sa voi
d’insecte, mintenant dit je suis autrefois
et j’ai ponpé** ta vie avec ma tronpe imonde

“remember ! souviens-toi, prodig ! esto memor !
(mon gosié de métal parle toutes les langues.)
les minutes, mortel folatre, sont des gangues
qu’il ne faut pas lacher san en extrair l’or !

“souviens-toi que le temp est un joueur avide
qui gagne sans tricher, à tout cou ! c’est la loi.
le jour décroit ; la nui augmente ; souviens-toi !
le goufre a toujour soif ; la clepsidre se vide.

tantot sonera l’eur où le divin asar
où l’auguste vertu, ton épouse encor vierge,
où le repentir mème (oh! la dernière oberge !)
où tout te dira : meurs vieu lache ! il est tro tar !”

*tu crois pas que le œ va rester quand même avec la réforme ? c’est quoi cte lettre zarbi d’abord ?
** oué, le om c’est trop has been.

et hop, comme ça le petit Kevin, 16 ans, aura pas 0/20 à sa dictée. l’est pas belle la vie ?

non je rigole : kevin, ou tu lâches ta télé/bédo/wow et tu prends un bouquin/Bescherelle/bled, ou tu viens pas te plaindre si personne comprend ce que t’écris, okay ?
(bon je vous laisse, je dois expier cette infâme réécriture de Beaudelaire, il doit âtre en train de faire la toupie dans sa tombe là. enfin c’est juste une hypothèse, hin hin) (oué, chuis qu’une sale élite r?ac’ si j’veux d’abord)(oh allez, je tente de m’habituer : physique fisik, phacochère facochèr, amphitryonanfitrion, logorrhéelogoré, ortografe…)(si je refais une crise d’apoplexie, vengez ma mort)


HibOO d’Live #033 : Jeremy Warmsley “Deep Water” (Portishead Cover) from Le-HibOO.com on Vimeo.

bon bah vala, chais faire du noir et blanc bien contrasté, bien beau, me reste plus qu’à avoir le groupe/artiste à forte personnalité à suivre en tournée…
c’est pas gagné-gagné…