(pour changer un peu de la cohue…
bon ben j’y retourne)

C’est d’abord l’attente. Puis, tout d’un coup, c’est la tourmente. mon bapt?me du feu en news/politique, ?a sera ?a. on avait d?cid? de suivre sarko sur le salon de l’agriculture, entre autres id?es de sujets. la cohue, ?a m’emballait moyen mais d’un autre c?t?, quelque part, ?a m’excitait terriblement. juste l’id?e de faire une bonne photo, la bonne poign?e de main, le bon toucher de cul de vache, la bonne attitude, le bon portrait. une bonne photo en pr?vision excite toujours. malgr? l’?meute pr?visible. malgr? mon manque d’exp?rience en ?meutes sarkoziennes.
dans l’ouragan, il faut dire qu’on ne voit rien et je me retrouve ballot?e tour ? tour entre l’oeil et la p?riph?rie du cyclone. vu de loin et de haut, le sarkoshow m?diatique ressemble ? une cr?ature hybride et prot?iforme, des tentacules de micros mouvants au dessus, des yeux en forme de flash incessants, une masse mouvante, ? la fois hyper compacte et changeante en guise de corps qui se meut par ? coups, rapide, ? la trajectoire d’un marin bourr? dans les larges all?es du salon. de loin, on per?oit une effervescence, une ruche bourdonnante, de pr?s on essaie de s’approcher, d’entrer dans le noyau, de contourner, d’anticiper et c’est par le plus grand des hasards que je me retrouve plusieurs fois ? 1 m?tre du pr?sident, dans le “carr?”, pour prendre mes seules photos ? peu pr?s nettes et cadr?es. il faut sans cesse avancer, reculer, viser, tendre l’appareil ? bout de bras, se faire ejecter, tr?bucher, avoir la vue bouch?e, voir des nu?es de t?tes, de bras, se faufiler, abandonner quand la cohue est trop ?touffante. et recommencer ? z?ro. on cherche toujours ? s’approcher. les badauds comme la presse. mais plusieurs fois c’est la surprise, je me mets de c?t? l?g?rement de hauteur, au m?me niveau que certains visiteurs et le “carr?” s’ouvre juste en face de moi. des bras se tendent, des mains jaillissent autour de moi et le visage que je n’avais vu qu’en photo est soudain ? 1 m?tre. la trajectoire en zigzag vient de me rejoindre, ou plut?t de rejoindre les files indiennes de visiteurs curieux ou indiff?rents sur les bas-c?t?s. et puis tout s’?loigne en quelques secondes, le bal des gardes du corps et des cordons de s?curit? recommence. alors je souris, je m’excuse d’?tre pouss?e et de bousculer. je suis les injonctions de la s?cu, dont certains membres ne perdent pas une occasion de me coller des coups de coudes pour rien, pas grave, c’est le jeu je me dis. et je reprends. anticiper. voir venir. deviner la direction. s’approcher. viser. shooter ? bout de bras. reculer. observer. abandonner. c’est juste une danse perpetuelle, si tu laisses le bien pour le mieux, tu n’as rien au final, si tu regardes en l’air, sur les c?t?, tu vois tous les photographes qui t’ont pr?c?d? sur les perchoirs disponibles et tu maudis ton manque d’exp?rience.
le jeu en vaut-il la chandelle ? je ne sais pas. parfois, pendant une seconde, je crois voir une incroyable vacuit? ? cet exercice. et puis de nouveau, l’appat du bon clich?, de la photo r?ussie, bien cadr?e, nette, qui raconte un truc. de nouveau l’excitation, le jeu, les sens en ?veil, j’oublie que je n’ai pas le bon objectif, que je ne fais litt?ralement pas le poids pour m’imposer, que je n’ai pas l’exp?rience, que j’entends trop le public autour de moi qui murmure contre la masse incontr?lable et capricieuse qui les ?crase ou se rapproche, qui les envahit ou les oblige ? se pousser, j’oublie que j’entends les exposants qui demandent dans le vide ? ce qu’on ne ruine pas leurs stands, j’oublie tout ?a. je me dis que puisque le “carr?” s’est ouvert devant moi une fois, il pourra bien s’ouvrir une autre fois ou alors que je provoquerais cette ouverture ou alors que je saurais viser les bras tendus, je me dis que petit ? petit, j’apprendrais ? travailler ma chance dans ces conditions l? puisque j’ai su la travailler et l’apprivoiser en concert, je pourrais apprendre ?a aussi…
je me suis retrouv?e ?cras?e plusieurs fois comme dans un m?tro aux heures de pointe, je me suis retrouv?e impuissante face aux cris appelant ? faire gaffe aux gosses, ? se pousser mais on ne contr?le pas ?a quand on est pris dans une masse, c’est le propre des mouvements de foule. c’est une cr?ature hybride et prot?iforme, des tentacules de micros mouvants au dessus, des yeux en forme de flash incessants, une masse mouvante, ? la fois hyper compacte et changeante en guise de corps qui se meut par ? coups, rapide, ? la trajectoire d’un marin bourr?…
bizarrement, cela dit, j’ai sans doute plus appris en trois jours qu’en deux ans.
aujourd’hui c’?tait Delano?, beaucoup plus cool, enfin tout est relatif quand m?me hein, et puis demain c’est Chirac. ?a va encore ?tre ma f?te. mais bon, ? la fois, ?a me frustre terriblement parce que j’aime trop les belles photos, ? la fois ?a m’excite comme exercice. il faudra sans doute du temps avant que le vite torch? devienne une bonne photo ? mes yeux mais il faut bien commencer quelque part…

how strange these dreams are when i can’t know you… nevermind, i was only ever passing…

tales of winter

tales of winter

et apr?s… apr?s ?a sera le printemps… et apr?s, je croise les doigts…je ne serai sans doute pas l? quand je voudrais tellement ?tre l?, tant pis, ?a sera pour une autre fois ou dans une autre vie…et apr?s… apr?s ?a sera le printemps… et apr?s, autre chose m’attend…

tales of winter

tales of winter

tales of winter

tales of winter

je pourrais aussi raconter des histoire de bient?t le printemps, des histoires de portraits, des histoires de reportages et voyages ? venir, des histoires de folk et de post-rock mais c’est encore un peu t?t pour ?a… mais ?a viendra…