ouidah python sacré
(photo : G.L.)

notons qu’à Ouidah, le python sacré se porte autour du cou cet hiver, remplaçant ainsi fort élégamment votre bête écharpe Zara. enfin si le python décide de s’enrouler autour du cou bien serré à la manière de ladite écharpe, il pourrait survenir quelque désagrément, notamment concernant l’arrivée de l’oxygène à bon port dans vos petits poumons. cela étant, le python sacré est aussi seyant que décoratif, il agrémentera vos soirées entre amis de la plus sympathique manière.

(bon maintenant on peut passer aux photos sérieuses, plus que 36 films à scanner, hissé ho, on y croit)

there’s nothing like good music and friends you’ve been missing.


Department of Eagles – Around the Bay

j’ai froid (mange tes 25° de diff?éence), chuis crevée (paye tes deux escales et tes deux avions : cotonou-douala-tripoli-paris, départ 23h, arrivée midi), j’ai les intestins dans un bordel intersidéral depuis 10 jours (no comment), mon appareil numérique s’est cassé le 2e jour (et bim le déclencheur qui a fondu), ma carte SIM a grillé il y a 5 jours en navigant entre d’hypothétiques réseaux dans la brousse (merci Bénin télécoms), bref, 15 jours seulement de reportage en Afrique et me voilà, petite yovo de base, toute humble face aux éléments déchaînés. (la gosse en moi qui me voulait baroudeuse et me voit petite nature rigole doucement en ce moment même)(la peste)
mais bon… j’ai vu, entendu, photographié et filmé des trucs de ouf sans arrêt et surtout, mon 18 m2 ne m’a jamais paru aussi grand, ici je suis seule et libre…

to be continued… (avec dedans, des vrais morceaux de rois, de vaudou, de sacrifices, de danses rituelles, de princes, de zangbetos, de transes, de féticheurs, de forêts sacrées, d’éléphants, de 4×4, de brousse, de routes, de sourires et de vie…)

imagine la voix de Jean Rochefort en lisant cette phrase. je peux encore l’entendre exactement, je ne sais pas combien de fois je l’ai écoutée cette voix et cette phrase, sur notre cassette jaune de Peter Pan, quand on était gosses et qu’on la trimballait partout. Et depuis quelques temps, à chaque fois que je fais un trajet en train, en voiture, en avion pour un inconnu même relatif, bim, elle revient dans ma tête au moment du départ. Au début, je trouvais ça un peu ridicule cette réminiscence, et puis je crois que j’ai appris à l’apprécier, je dis rien, je souris juste et bim, c’est vraiment le départ pour un ailleurs imaginaire. Parce qu’évidemment, la réalité n’est jamais telle qu’on l’a imaginée alors des pays imaginaires, il y en a partout.
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J’ai failli écrire “comme d’habitude” juste là. Alors que ce n’est que mon troisième reportage à l’étranger, mais déjà, le bouclage du sac, les trucs à emporter, les batteries qui chargent, le matos partout, les 40 films, tout éa, j’ai l’impression d’en avoir l’habitude. c’est con les habitudes, c’est juste un peu rassurant dans une grosse mer bien houleuse d’appréhensions. ma trouille à chaque fois, pas faire assez d’images, pas faire de bonnes photos, pas faire assez de bonnes photos. être trop pressée. oublier de réinventer, oublier de sortir de mes habitudes et de mes cadres. c’est ce que je disais, c’est con les habitudes.
Enfin le sac est bouclé, la nouveauté, c’est que je trimballe une moustiquaire.
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Tombouctou, Cotonou, Ouagadougou… Quand j’étais gosse, ces noms avaient la saveur du bout du monde quand je les prononçais. Tu me diras, c’est forcément le bout du monde pour quelqu’un. Oui mais. C’était des noms magiques. Par exemple, Johannesbourg, c’est beaucoup plus loin mais c’est moins magique. C’est comme ça. Même Shangaï, c’est moins magique comme mot que Tombouctou. Par contre Vladivostok, c’est pas mal dans un autre style. Oulan-Bator aussi. Mais Melbourne, désolée, ça me fait rien que je le dis. Je sais pas ce qui fait qu’un nom de ville a plus un goût de bout du monde qu’un autre. Alors qu’on peut tout à fait se sentir au bout du monde sur une jetée en Normandie, par exemple. Bon c’est vrai que la Normandie, c’est un peu le bout du monde pour une parisienne, hin hin hin.
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Demain soir, j’atterris dans une de ces villes au nom magique. c’est arrivé comme ça pouf. J’embarque avec moi “La Solitude Heureuse du Voyageur”, de Depardon. Si tu vas dans un de tes bouts du monde, n’oublie pas ton Depardon.
D’ailleurs, ce post a failli s’appeler “si tu voyages en avion, n’oublie pas tes granolas”, parce que c’est important aussi mine de rien.

c’est pas de moi, c’est l’armée israélienne qui le dit. (d’après the Times)
Ben ça, ça doit faire gravement une belle jambe aux civils de Gaza…