?a monte comme ?a comme rien, jusqu’? ce que ce soit in?vitable ou presque, le fait accompli et ses effets pervers d?cupl?s, quand il ne me reste plus d’options juste serrer les dents en attendant de trouver la br?che dans laquelle m’engouffrer, et ce vide tant d?sir? dans lequel me plonger. ?a monte pour un rien, ou plut?t pour trop, trop ? la fois trop d’un coup, pourtant il y a une progression et ses ?tapes ? reconna?tre, ? apprendre ? surveiller pour ?viter de me retrouver accul?e perdue face ? tous les visages qui s’entrem?lent et se confondent devant mes yeux. irr?m?diablement mon esprit se vide, mes pens?es flottent, je ne sais pas, je ne sais plus ce que je pense, j’essaie de m’extraire et de m’int?grer ? la fois jusqu’? ce que la confusion passe, elle ne passe pas, pas encore, bient?t s?rement si j’arrive juste ? m’enfuir pour un temps, le temps que je me sente mieux, le temps que je n’ai plus l’impression d’?tre en roue libre dans un tunnel en pente, je d?raille, il faut juste que je retrouve ce rien de stabilit?, mais les issues de secours sont souvent bloqu?es, un agenda trop charg?, encore, encore des gens ? voir ? qui parler, pourtant l’envie est bien l? de voir et de parler, mais ? trop croire que je puisse vaincre mon mal par sa cause, je repousse l’?ch?ance de pouvoir m’en lib?rer, j’emballe la machine et ne trouve plus comment l’arr?ter.
je fixe des yeux sans les voir et r?ponds ? c?t?, mes mots ne touchent plus rien ils s’effritent avant m?me d’arriver et ? travers le brouillard dans lequel je suis immerg?e ce que je vois me semble flou jusqu’? la naus?e. je reconnais les signes et cette violente timidit?, regarder mes pieds et ce vertige qui me prend, le sol est bien trop loin je vais me fracasser si je m’?croule maintenant, il faut attendre encore et savoir qu’il va falloir prendre le temps, vider le trop plein d’une mani?re ou d’une autre, quand ?a d?borde finalement, j’angoisse et j’enrage de me retrouver ? nouveau ligot?e et baillonn?e, de ne plus pouvoir, de ne plus savoir que faire, plus de point de chute juste la fuite qui me reprend, c’est irrationnel et si maladroit, je me hais de m’?tre laiss?e porter jusqu’? ce point par la tentation et m?me l’envie d’un peu d’autre chose que moi, l’envie d’?tre un peu sociable, un peu aimable, un peu aim?e, un peu juste un peu ce n’est pas toujours trop, mais je ne sais pas doser, je n’ai pas trouv? la formule et je ne sais qu’avancer de mani?re empirique jusqu’au point de rupture, jusqu’? ce que chaque geste qui me touche me br?le, que chaque mot des autres r?sonne contre mes f?lures, que les miens me transpercent et ne blessent que moi et que je veuille ?tre muette et aveugle plut?t que de me sentir hurler et me d?battre en me demandant mais comment font les autres, peut-?tre qu’ils ne tombent pas, peut-?tre qu’ils ne l’ont pas ce besoin visc?ral de solitude, je n’en sais rien, je ne sais pas, je n’ai jamais eu de parachute.
soundtrack : muse – falling down