je crois que je commence ? arriver ? quelque chose en fait, que ?a prend forme, peu ? peu.
il y en a que j’ai faites parce qu’il le fallait. pas pour d’autres. m?me pas pour moi vraiment, juste parce que c’est comme ?a, ? ce moment l?, juste l?, pendant juste trois minutes. pas plus, rien que ?a, trois petites minutes et peu importe le r?sultat. ?a sera que ?a sera, ?a reste une affaire entre moi et moi au final et personne ne saura jamais rien d’autre que ce que je montre. si je demandais maintenant, qui se souviendrait qu’? tel endroit et ? tel moment… ?
apr?s, j’ai ?cout? ? nouveau, j’ai parl? ? nouveau, j’?tais ? nouveau dedans.
j’?tais apais?e je crois.
j’ai fuit parfois. il n’?tait plus question d’?tre mais d’?tre dans un monde ? l’int?rieur d’un monde, il y en a que j’ai faites pour m’extraire.
le temps d’un halo ou d’un battement. je ne sais plus trop, je ne sais plus vraiment. je me suis faite des ailleurs dans des fragments.
parfois je r?ve de lieux qui ressemblent presque ? des lieux qui existent vraiment. mais seulement presque. des lieux qui me sont familiers, juste ? un tournant, ? une vari?t? d’arbres, ? une colline, ? une intensit? de lumi?re pr?s. souvent je r?ve que je me perds dans ces lieux finalement ?trangers que je devrais conna?tre.
parfois je m’extrais pour ?tre s?re que je regarde et que je fixe de mani?re tangible tout ce que je touche quand je tends les bras, tout ce que j’englobe quand je laisse aller mon regard.
alors les r?ves s’arr?tent. jusqu’? la prochaine fois.
j’ai ?t? en terrain appr?hend?, d?couvert, j’?tais en terrain connu finalement, je crois.
et puis il y en a que j’ai faites avec rage, je m’en souviens.
quelque chose d’intense et d’obscur, comme une vengeance, comme un ultimatum.
il ?tait tard comme il l’est souvent, je crois bien que je marchais, comme d’habitude quand il est tard. et tout d’un coup ?a prend, ?a part de l’int?rieur. une vague, une force qui sert le ventre et la poitrine, qui fait respirer de mani?re saccad?e, quelque chose de tellement irr?fl?chi qu’on ne mesure m?me plus la port?e du geste, qu’on est ? mille lieu d’y voir un sens. mais il n’y a sans doute pas de sens l?-dedans
juste de la rage oui. tout en marchant.
et tout cela s’est ?teint progressivement.
et j’?tais soulag?e je crois.
?a n’est m?me plus instinctif, c’est compulsif.
alors ? c?t?, tout ce que je fais d’autre me parait fade et vide.
et tout ce vide apparent je le regarde, impuissante. et je dis que je ne suis pas satisfaite et je maintiens qu’il n’y a pas de bien et je dis que je gagne le championnat du monde de photos moches. il n’y a rien de plus faux, il n’y a rien de plus juste ? la fois.
plus ?a va, plus c’est le geste et le sentiment qui dictent le moment. et si je soutiens un jour que je ne fais pas ces photos pour moi, on pourra dire que je mens. et on aura raison.
c’est rare que je ne trouve rien ? dire quand j’aimerais tellement dire quelque chose sur un texte… Merci beaucoup. Il me touche tellement. Il fait ?cho ? tellement d’envies inv?cues (non encore…)