je n’avais pas tout ? fait fini, non, j’avais ? peine commenc?. tous ces contours d?j? trac?s, le temps qu’il fallait pour observer, toutes ces lignes, ces pointill?s, c’?tait mouvant, ?a se confondait, des traits se faisaient, se d?faisaient mais au bout d’un moment c’?tait ? peu pr?s ressemblant. apr?s l’esquisse, il a fallu remplir, ?a n’?tait pas le plus compliqu?, j’avais le temps et la mati?re ? d?faut de l’art ou de la mani?re. j’ai fait apparaitre bien plus de d?tails, j’ai vu surgir une multitude de petits riens en apparence auxquels j’ai pourtant attach? la plus grande importance. ?a a pris bien plus de temps pour ombrer. trouver la bonne lumi?re, attendre, choisir la mine la moins dure puis gommer ?a et l? quelques asp?rit?s, quelques traits mal dessin?s, quelques angles cass?s, faire disparaitre et mettre en valeur le reste, c’?tait un jeu de reflets et d’ombres port?es. ?a commen?ait ? avoir de la gueule mais c’?tait loin d’?tre termin?. il restait tellement de retouches encore, il restait tellement de couleurs ? y ajouter, j’avais ? peine commenc? ? m?langer mes tons, ? d?gager sur la palette la couleur primaire et toutes celles qui en d?couleraient, je r?fl?chissait encore aux oppositions, aux contrastes, aux nuances n?cessaires ? apporter quand une d?charge ?lectrique m’a r?veill?e. en un instant tout s’est ?vapor?.
c’est un peu con. c’est d’autant plus absurde que je n’avais jamais su dessiner.
il ne reste qu’une ?bauche tourment?e, de grands coups de pinceau ? l’encre de chine, ma mani?re habituelle de peindre, du noir du blanc jet?s ? la h?te sur un bout de carnet. l’?lastique le maintient bien ferm?. c’est d?j? ?a.



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