paris – 18-05

je n’ai pas pu raconter le kosovo au jour le jour mais j’ai gard? des notes d’un peu tout, des routes, des bus, de nos fous-rires, de la fatigue, de nos h?tels et de nos rencontres. j’ai jet? des mots et pris des photos p?le-m?le, en vrac et souvent ? l’arrache on a couru, on a vu, on a parl? des heures et des heures, j’ai gard? des notes d’un peu tout, des champs, des montagnes, des ?glises et des maisons en construction, j’ai ?crit des num?ros de t?l?phone, on a pu se poser un peu parfois, le temps de d?ner et de se raconter, de boire des bi?res ou de danser, j’ai gard? des notes d’un peu tout, des gens qu’on a crois?, qu’on a film?s ou photographi?s, de nos gal?res et des trucs qui s’arrangent au dernier moment, de tous ces trucs que je n’ai pas imprim?s sur film, des sourires qui cachent les larmes, des ?clats de rires exub?rants comme pour effacer les opportunit?s manqu?es, de nos silences quand il n’y a rien ? r?pondre, de nos conversations personnelles pour ne plus parler politique cinq minutes. j’ai gard? des notes d’un peu tout et je garde pour l’instant toutes ces histoires. le temps de voir les images, de d?velopper mes trente films, de dormir aussi, je suis debout depuis hier matin, le temps de mettre tout ?a un peu en ordre. ou pas. ?a collerait un peu avec le trip. essayer d’y voir plus clair dans tout ce bordel auquel m?me les habitants ne comprennent plus rien.

“Si tu cherches un abri
Inaccessible
Dis-toi qu’il n’est pas loin et qu’on y brille
A ton ?toile”

paris est la m?me et pourtant diff?rente. je n’avais pas envie de rentrer. j’ai juste envie de repartir, l?-bas ou ailleurs.