?a va.
l?ger mieux.
mais tout se bouscule, s’accumule,
le portillon s’encombre et mon cerveau s’embrume.

ok.
respirer.
m?me si mes plans sont tomb?s ? l’eau.
m?me si j’ai des tonnes de trucs ? faire, ? parfaire.
laisser faire. laisser dire.
je ne sais pas o? je vais, je ne sais pas o? je ne vais pas.
pas certitudes et laisser le temps faire.
ne plus s’en faire.
arr?ter de tout foutre en l’air.

m?me si c’est tentant.
surtout si c’est tentant.

?a y’est.
fermer les yeux.
j’?loigne ce tourbillon mais je vais atteindre des sables mouvants qui ne figuraient sur aucune carte.
il y a des gens qui ne croient que ce qu’ils voient, moi je ne crois que ce que je vois pas.
comme tous ces plans qui me p?tent ? la figure, un genre de feu d’artifice que j’essaie de pr?parer avec soin et puis la poudre est mouill?e, et pis les m?ches sont coup?es, et pis j’y croyais et pis rien n’?tais s?r…et pis…et pis..

courir, toujours plus vite, encha?ner toujours plus de projets et d’obligations.
ne pas s’arr?ter. surtout ne pas laisser tous les murs pris dans la gueule venir ? bout de ce rythme impos?.
ce serait comme un jeu vid?o, o? non seulement, le d?cor avance, mais le tit bonhomme qui court aussi.
surtout ne pas s’arr?ter, ce serait revenir en arri?re, et une fois ? terre, o? trouverai-je la force de me relever, de repartir et combler le retard ?

play.
fredonner.
envie de flotter. l? tout de suite.
laisser la pression constante descendre.
un peu. encore un peu. juste un tout petit peu.
r?ver d’un petit air frais, celui qui colle aux l?vres et se plait ? ?tre murmur?, la t?te pench?e et les yeux dans le vague ? l’?me…

j’arr?te, je repars en arri?re.
je vais bosser, un peu. juste un tout petit peu.
un truc insignifiant et pas fatigant. je vais remettre claude bolling. encore un tout petit peu.
plus que trois heures ? tuer…

je crois que je sais.
c’?tait tellement ?vident.
?a m’est apparu pr?cis?ment ce matin, en me r?veillant une heure avant que mon r?veil ne sonne, des brumes r?veuses o? j’errais tranquillement.
et l?, j’ai su.

j’ai su pourquoi cela fait trois jours que j’absorbe une quantit? de chocolat – tr?s bon au demeurant – effarante, pourquoi toute autre forme de nourriture n’excite aucunement mes papilles, pourquoi je suis une pile ?lectrique oscillant entre la mort c?r?brale et une superactivit? superstressante, pourquoi j’en ai ras-le-bol de toutes les centaines d’heures de musique que j’ai chez moi, pourquoi je me suis achet? en cd un disque de mon enfance – Claude Bolling original ragtime -, pourquoi le concert du groupe de Mon Ins?parable m’a retourn? hier soir bien que je connaisse les chanson par coeur, pourquoi seules les pens?es aux choses vraiment importantes s’envolent comme rien tandis qu’une demi-douzaine de futilit?s en tout genre restent pendues ? mes neurones, pourquoi je n’ai m?me pas d?ball? mes dvds fra?chement re?us, pourquoi la tendance de la balance inspiration/flemmardise a eu une facheuse propension ? s’inverser cette semaine, pourquoi j’ai fait autant de grasses mat’ que possible roul?e en boule dans ma couette, pourquoi j’ai eu envie de voir du monde et personne ? la fois, pourquoi deux bi?res hier soir, pourquoi des images ? vomir, pourquoi des sautes d’humeurs que personne n’a eu a essuyer – sauf moi -, pourquoi m?me pas envie d’une soir?e dvd-pizza…

bref, tout ?a, je l’ai su ce matin, donc. au moment tr?s exact d’une p?nible reprise de conscience ouvrant mon cerveau au monde ext?rieur, et surtout dans le cas de ce matin, ? mon monde int?rieur.

parce que c’est elle, cette putain de douleur convulsant mon bas-ventre en spasmes d’intensit? progressive, allant du passable ? l’insoutenable, qui a mis ces trois derniers jours sous un jour nouveau, me rappelant du m?me coup ma putain de condition de femme et m?me que celui qui a invent? cet ?tat de choses ferait mieux de pas passer sous mes fen?tres, sinon, j’lui en colle une, entre deux shoots de nurofen. j’dis ?a, j’dis rien…mais quoi, hein, bon, non mais sans blagues, alors…

?a va se finir en overdose de Gershwin, Wiener & Doucet, et Satie, ?a, je le sens bien…

too many pictures,
too much music,
in too little time.

i’m feeling sick and i hate my work.

what will be will have to be
it doesn’t matter what they see
don’t go changing in midstream
they cannot buy into your dreams

it’s okay to still believe
and wear your heart out on your sleeve
you will stay when they have to leave
it’s really good to stay a bit na?ve

everybody’s looking far away
they don’t believe a word they say
everybody’s waiting for a sign
waiting round in another line
surround yourself with lookers-down
who cannot hear a single sound
you’ve reached the stars
they’re on the ground
they’ll never see what it is you’ve
what it is you’ve

found.

it’s jo & danny – lost & found