imagine. un vendredi soir, tu récupères 36 films au labo et comme dedans il y a plein de jolies photos, il va y avoir du temps passé derrière le scanner. bon, donc il faut se préparer psychologiquement, parce que sélectionner les bonnes photos, ça veut aussi dire voir les mauvaises et se dire aaaaarg, ou et meeeeeeeerde, ou pourquoi gné tout souzeeeeeeeex, environ toutes les 2 minutes.
donc imagine. tu te prépares psychologiquement, tu fais un premier repérage vite-fait. le samedi, tu y passes l’aprem en y allant mollo, faut s’économiser. en fin d’aprem, tu oses mettre un pied dehors et tu vas t’acheter de la bonne et saine lecture (XXI) parce que t’en as marre de rafraîchir le site d’ASI toutes les trois minutes pendant que ça scanne. sur le coup de 19h, tu commences à réfléchir lentement au dîner que tu vas préparer et sur le moment opportun pour faire cette pause dans ton labeur acharné. bref, c’est le week-end mais tu t’es fait un cocon de boulot archi confortable, t’as tellement un bon rythme que même une explosion atomique te ferait pas dévier d’un iota dans ta trajectoire de petite fourmi de la photo.
et là , drame. vers les 19h24. ton red chef esclavagiste du Hiboo te demande d’aller couvrir Of Montreal au Bataclan. il te supplie même, quand tu lui dis que t’as trois tonnes de taf, limite il proposerait des trucs que la morale réprouve. pour l’explosion atomique, y’avait pas de problème mais pour Of Montreal, Ze Groupe de grands malades à pas louper en concert, c’est la tragédie.
Et bien j’ai hésité. j’avoue, je suis pas fière, j’ai mis bien 5 minutes à me laisser convaincre.
oui, d’aller couvrir Of Montreal sold out au Bataclan.
alors que j’avais rien d’autre à foutre que des scans moches de photos ratées à la place.
chuis tellement grave que je me fais peur des fois.