je me disais, tout ? l’heure, en arrivant chez moi sur le coup de 8h, la 2e nuit blanche en huit jours, apr?s avoir pris le relais pour conduire vers l’est et regard? l’horizon s’?claircir et devenir ros?tre, les voitures en face ressemblaient tour ? tour ? des ovnis et des lucioles g?antes dans le brouillard qui s’effilochait devant les phares et je chantonnais ? mi-voix pour me tenir ?veill?e, c’?tait apr?s le petit-dej pantagru?lique de 4h du mat’, avec du pain, croissants et chocolatines qui sortaient tout juste du four, des discussions ? b?tons rompus et des rigolades, entour?s de photos ensoleill?es, mais ?a aussi, c’?tait apr?s avoir cadr? des trucs parmi les plus saisissants jamais vus dans mon viseur alors que je n’?tais pas s?re ? la base de savoir ou de vouloir faire ces photos, je r?alisais, donc, avant de m’?crouler, que sur tous les plans, en ce moment, je ne fais que des trucs que je n’ai jamais fait, que je n’ai jamais os? faire, que je ne savais pas que je pouvais faire, dont je ne soup?onnais m?me pas l’existence ou dont je ne voyais pas l’int?r?t, enfin tous ces trucs que tu fais par curiosit?, intuition, parce que si tu les fais pas, comment tu sauras si t’es capable de les faire ou pas, sur des coups de t?te parce que what the hell, sur des opportunit?s parce que pourquoi pas, c’?tait p’tet la fatigue, l’?nergie de la nuit, la h?te d’?tre bient?t, toutes les rencontres depuis quelques temps, le fabuleux concert de jeudi, c’?tait p’tet juste l’aube rouge sur l’arriv?e ? Paris, mais d’un coup tout est devenu nettement plus funky.

mardi : lever 5h et demi pour prendre un train ? 7. insomniaque power oblige, pas une minute de sommeil mais un rendez-vous un peu improbable d?cid? dans l’urgence. deux cent bornes environ ou deux mille, il y a un p?riple sans doute d?j? entam? l?-bas.

jeudi : lever 4h45, deux heures de sommeil et une heure de v?lo. rendez-vous o? j’arrive ? la bourre mais on a quand m?me de bonnes places : au fond pr?s du radiateur. le but ? oh juste de tourner, monter et livrer une vingtaine de vid?os en deux jours et ? huit, au milieu de la newsroom fourmillante d’un ?norme salon. on arr?te de bosser plut?t tard…

aujourd’hui : lever 5h30, et de nouveau, l’urgence non-stop. on pause pour rentrer et d?ner avant de s’y remettre. tout est boucl? ? 5h40. un bon tour de cadran… on a nos humeurs mais on finit par sacr?ment avoir la connerie et les ordis en surchauffe. quand on a r?alis? que la “Nuit Blanche” ?tait ce soir, on a rigol?. ?a doit ?tre notre privil?ge de journaliste de la faire en avant-premi?re. et puis on revient nettement moins cher…

j’h?site un peu ? petit-d?jeuner l?, mais je crois que je vais tranquillement clamser.