On prenait un brunch l’autre jour à Boboland rue de Bretagne, avec ma mère et mes frères & soeur. Moi j’aurais préféré un petit resto de quartier sans chichis, avec petit dej sucré-salé abordable et des petites tables, histoire d’être tranquille. En fait, j’aurais voulu un brunch dans un diner new-yorkais sur Amsterdam Avenue, toute snob que je suis. Là non, grande table en terrasse au milieu d’un marché bio, style c’est bien connu, on adore profiter des conversations des voisins ou leur dire “passe-moi le sel” avec le premier café, on va faire trop potes avec eux en discutant le bout de gras équitable sans cholestérol ou en leur demandant des nouvelles de théo/hugo/mattéo/enzo.

C’est dans ces cas-là que j’aime bien aborder les sujets qui fâchent ou dire des conneries et ça tombe bien vu que mes frères aussi. Pour rester dans l’actu, j’ai juste eu à lâcher, “Arthus Bertrand est un gros hypocrite et un éco-tartuffe” pour m’attirer quelques regards scandalisés de nos voisins et des sourires de mes frangins.
Of course, c’est que je le pense. Sans être entièrement de mauvaise foi comme Daniel de Almeida de Fluctuat qui donne 10 excellentes raisons de ne pas aimer YAB, je dois avouer que ce type me gonfle profondément. Ce mec et sa fondation ont gagné des fortunes avec La Terre Vue du Ciel et tous ses produits dérivés (3 millions d’exemplaires rien que du bouquin quand même) et ben il fait quand même financer son film par le mastodonte super écolo PPR, qui ne fait rien d’autre ici que se racheter une bonne conscience à pas trop de frais, et distribuer par Europacorp, une petite boîte de prod indé qui ne fait que des films de qualité, écolos aussi et pas du tout racoleurs, hin hin hin.
Bref, quand je vois ces noms et toutes les marques de luxe s’afficher à l’écran, j’ai déjà la nausée avant même d’avoir entendu le commentaire sirupeux et lénifiant du docu.

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rhino and lion reserve south africa

Rhino & Lion Reserve – 04.09


Mick Harvey – Out of Time Man

world sound 5

Allez, une fois n’est pas coutume, un peu de pub pour un des mags pour lesquels je bosse régulièrement. Mais dans ce numéro là, outre les habituels portraits et photos de concerts, il y a un reportage qu’on a fait au Jeppe Hostel de Johannesburg, sur l’Isicathamyia (choeurs zoulous a cappella).
En kiosques mi-juillet. ça devrait être bien beau comme il faut (tout le mag est bien beau d’ailleurs).

soweto

Soweto – 04.09

(parce que bon, assez blablaté)

Pour continuer avec les polémiques photographiques récentes, j’ai regardé hier l’émission d’Arrêt sur Images sur le bidonnage d’un reportage étudiant primé par Paris Match et le débat que ça soulevé.
Résumé de l’affaire par là, en accès gratuit.
(l’émission est là mais c’est payant)

Déjà le discours et le débat soulevé par les étudiants est intéressant, on apprend en plus dans l’émission que ce n’est pas particulièrement Paris Match qu’ils voulaient piéger mais plutôt montrer les rouages du discours médiatique et comment la presse est friande d’images qui répondent à certains codes. D’ailleurs, je crois que vu les images, ils auraient pu piéger n’importe quel hebdo qui aurait fait ce genre de concours, elles ne sont pas si racoleuses que ça, ils auraient pu faire bien pire. Par contre, j’avoue ne pas comprendre le déferlement assez haineux envers Paris Match. Je suis pas franchement adepte de ce mag, trop people et oui, trop racoleur aussi parfois. Mais dans certains numéros que j’ai pu feuilleter, il y avait aussi de bons reportages et de bonnes photos. Je sais pas si la presse qui se soucie un tout petit peu de photojournalisme se porte tellement bien qu’on doive rejeter en bloc des mags qui paient encore un peu pour des reportages essentiellement photos.

L’autre point des étudiants était je crois de montrer qu’on ne fait qu’interpréter la réalité, qu’on bidonne son reportage ou qu’on soit honnête et qu’au final, il est très difficile de dire la différence. L’émission essaie assez moyennement d’établir ces limites, entre la réalité interprétée par une mise en scène et le réel interprété sans recréation. Finalement, il n’y a que le photoreporter Patrick Robert sur le plateau qui est vraiment contre l’initiative des étudiants, parce que oui, ça porte le doute sur toutes les photos qu’on voit et ça décrédibilise une profession qui n’avait pas franchement besoin de ça.

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