Je sens que je vais reprendre un abonnement mensuel RATP moi…
ne fut-ce que pour errer dans toutes les stations et admirer deux de mes photos sur l’affiche de Mademoiselle K :

Mademoiselle K Alhambra

je suis toute orgueil et ego démesuré tiens.

Sinon quand vous aurez assez admiré cette somptueuse et néanmoins chatoyante affiche, vous pouvez aussi aller voir ces quatre galopins à l’Alhambra, y’a des chances que ça soit vachement bath.

si un beau jour j’arrête de trimballer partout un appareil photo dans mon sac, ou bien si un jour j’arrête de m’en servir, si j’arrête de déclencher juste pour le fait de déclencher à ce moment précis, mes instants décisifs, par plaisir pur ou par besoin irrépressible, sans trop penser au résultat autrement que pour voir, par curiosité intellectuelle, si j’avais raison de sous-exposer un peu, si un jour j’arrête de bosser avec tout appareil à mise au point manuelle ou si un jour j’abandonne le film et le noir et blanc, si un jour j’arrête de bosser ces photos là quand je le sens, même des mois après, tard le soir avec du leonard cohen, du schubert ou du rock planant dans les oreilles,
ce jour-là, sois mimi, achèves-moi, ok ?

mademoiselle K festival chorus

or
if we’re still speaking
Pick up the phone, play me this song


Radiohead – A Reminder

n’empêche, la photo c’est un petit peu un truc de magie. parce que même quand ton appareil te nique ton film et qu’il n’y a qu’un bout de bande déchirée dans la bobine, ben ton labo peut quand même le développer et ça RESTE une photo. un bout de photo déchirée, mais une photo quand même, sur ce vulgaire morceau de plastique.
c’est dingue.

panoramique mademoiselle K olympia

(va faire pareil avec un jpg endommagé…)


The Shins – St Simon

On connait pas mal de trucs sur le métier de photographe et de photographe de concert, mais ce qu’on connait moins, ce sont les conditions de travail de certains appareils photo et objectifs qui se retrouvent bien souvent en congés maladie prolongés. alors aujourd’hui, nous allons tenter de lever le voile sur des pratiques honteuses en recevant un capteur CMOS de Canon 20D, le mien donc, venu nous parler de ses conditions très difficiles.

– Simone*, bonjour
– Bonjour
– Vous êtes venue vous exprimer sur votre travail au quotidien, qui n’est pas une sinécure..
– ah oui, et c’est rien de le dire. C’est bien simple, j’en peux pu ! Je suis usée, vieillie, fatiguée, je vous jure, faire de la photo de concert, c’est pas une vie ! j’envie mes collègues qui font de la photo au grand jour, vraiment.
– ah bon ? expliquez-nous ça.
– ah bah c’est bien simple, moi je fais quasi que des photos dans le noir. Alors bon, ça pourrait être vivable encore mais j’ai jamais le droit à un peu d’aide de Jean-Bernard, le flash. Et même, je pourrais faire des portraits à peu près bien éclairés, notez bien, mais non ! Moi ce que je prends, c’est des spots de douze mille watts dans la face en permanence, rapport à ce que ça serait plus “funky”, ou plus esthétique ou plus original ou je ne sais quoi. alors j’vous l’demande, comment travailler sérieusement dans ces conditions hein ? enfin, heureusement j’ai ma conscience professionnelle pour moi, on a sa dignité ! mais des fois, j’ai vraiment envie de mettre mes pixels en grève, mais si je faisais ça, je me ferais virer aussi sec alors vous comprenez… Alors j’ai essayé de revendiquer en cradant un peu des photos sous-exposées mais avec les progrès de photoshop maintenant, ça sert pu à rien de protester ou de rajouter du grain. et puis y parait que c’est “esthétique”, qu’est-ce que vous voulez faire dans ces conditions ?
– ah oui, je vois. un petit exemple pour nous montrer à tous ce que vous subissez ?
– ah ben voilà, dernier exemple en date : Mademoiselle K à l’Olympia. au début ça avait bien commencé pourtant, y’avait pas trop de lumière, je faisais de mon mieux et puis d’un coup, blam, j’ai encore tout pris dans la figure. je vous jure, j’en peux pu, j’en peux vraiment pu, je suis au bout du rouleau là. *snurfl*

mademoiselle K - olympia paris

– ah oui en effet, on comprend tout de suite mieux, Simone, et on est de tout cœur avec vous. Mais tous ensemble, nous pouvons nous unir contre cet esclavagisme moderne et des conditions de travail sordides, ensemble disons non à ces photographes qui font n’importe quoi en concert sous des prétextes fallacieux. Rejoignez le C-CMOS (Comité des Capteurs Maltraités Ou Surexploités)(vous pouvez aussi verser des dons pour envoyer Simone à une bien méritée retraite, hin hin hin)
Merci beaucoup Simone pour ce si rare et si poignant témoignage.

*Pour des raisons évidentes d’anonymat impossible à protéger, le prénom n’a pas été changé. et oui, mon capteur s’appelle Simone.