permettez que je me la p?te un peu ?
genre trois plombes apr?s la bataille ?
alors que j’eusse d? offrir le champ’ dans l’instant ? (?a, ce n’est que partie remise, h?h?)
bref, ouala my own private first couve :

Couve Placebo

et la photo du sujet :
placebo

parce que vi, c’?tait Placebo tout’d’m?me.

j’ai m?me pas vraiment f?t? ?a, ? part dans ma t?te.
on se demande bien o? je l’avais, ma t?te…








[high def version & readable texts here]
[some texts excerpts from leonard cohen – the stranger song]

… and my brother never forgot it :

joachim dit :
tu traines sur IRC toi?
-ju (i need sushis) dit :
nan, mais chuis ? deux doigts d’y retourner…chuis retomb?e sur bashfr.org
-ju (i need sushis) dit :
c’est horrible, c’est la faute du webmastering
-ju (i need sushis) dit :
j’ai t?l?charg? un max de warez
-ju (i need sushis) dit :
je bouffe des pizzas
-ju (i need sushis) dit :
j’ai pas baizai depuis longtemps
-ju (i need sushis) dit :
je tripote du php
-ju (i need sushis) dit :
je suis m?re pour mIRC…
joachim dit :
MA SOEUR C’EST UNE GEEK
joachim dit :
?a pourrait ?tre pire, ts?
joachim dit :
tu pourrais t’?tre mise ? jouer ? WoW …
-ju (i need sushis) dit :
hahahaha
-ju (i need sushis) dit :
je tiens trop ? (ce qu’il reste de) ma vie sociale…

je fume une ou plusieurs cigarettes allong?e sur le dos dans l’herbe ti?de en regardant la grande ourse et je sens m?me de l? o? je suis le parfum de la glycine, il n’y a que le silence et la grande ourse et moi, allong?e dans l’herbe courte, je fume une cigarette en pensant qu’on dirait presque l’?t?, l’?t? prochain ou un pass? ? mais rien de ce moment pr?sent ne me rappelle un autre moment que j’ai v?cu dans mon enfance ou mon adolescence, juste l’odeur de la glycine qui me chatouille les narines et je cherche, je cherche peut-?tre rien qu’une chose ? laquelle me raccrocher, je ne sais pas pourquoi j’ai besoin de me raccrocher ? quelque chose ici et juste maintenant. il y a des endroits o? je suis seule et des endroits o? je me sens seule, alors je fume une cigarette allong?e dans l’herbe ti?de pour ?tre une seconde ou un instant ou juste le temps de ma cigarette, ?tre, ne pas me sentir et pourtant je sens les arbres qui bruissent autour de moi et je sens mes jambes mes mains et je sais qu’il y a le bateau juste derri?re moi, ce bateau je sais, je sens que jamais je ne naviguerais dessus, c’est idiot mais ? cet instant c’est comme ?a.
et je n’ai plus besoin de chercher quoi que ce soit auquel me raccrocher, il y a ce souvenir qui me revient de soir?es pass?es quand on ?tait gosses et que ma m?re nous emmenait en haut du pr? sur la colline, roul?s dans la m?me couverture, ma m?re nous emmenait les nuits d?gag?es et elle nous montrait la grande ourse et cassiop?e. longtemps apr?s, longtemps plus tard mon fr?re et moi grimpions sur le toit le plus haut et on regardait les branches de l’eucalyptus en silence, c’?tait interdit de monter sur le toit mais c’?tait quand on ?tait d?j? grands et qu’on ?tait seuls, mais maintenant on est un peu plus grands on ne monte plus sur le toit le soir pour voir les branches des arbres pas bien loin au dessus de nos t?tes.
je fume une ou plusieurs autres cigarettes, histoire de ne plus penser ? rien, il n’y a que le silence et moi autour allong?e dans l’herbe ti?de, je renverse la t?te et je regarde le grand palmier ? l’envers, les branches qui ne se balancent plus, il n’y a pas un souffle de vent, je me d?chausse lentement, il y a la grande ourse au dessus de moi, les parents sont couch?s, j’ai envie de reprendre la voiture et de repartir aussi sec dans le sud et faire la route de nuit ou alors j’ai juste envie de prendre un v?lo et de rouler aussi loin que je le peux, et passer la ville et aller voir ce qu’est devenu ce qui fut mon coin de paradis ici, et voir si la ville a d?j? fini de le d?vorer. mais je ne prends pas mon v?lo pour rouler jusqu’? ?puisement dans la nuit et je ne prends pas la voiture pour repartir, je ne fais rien, rien d’autre que les choses raisonnables que je fais d’habitude, fumer des cigarettes et ?crire deux ou trois trucs, deux ou trois mots, trois fois rien dans l’oc?an de mes envies, je chuchote ? la coque du petit bateau pas bien loin derri?re moi que j’aimerais bien naviguer, et s’il pouvait me r?pondre, peut-?tre il me dirait que je le ferais et j’aimerais des fois naviguer dans des eaux un peu plus claires, ou alors arr?ter d’avoir ? louvoyer parce que je suis vent debout, mais j’ai envie de tellement de choses et plus ?a va plus ?a m’?chappe, j’ai tellement d’envies ou de d?sirs qui paraissent bien petits mais je suis l?, allong?e dans l’herbe du jardin de mes parents, je compte de mille ? un, et je me rends compte tr?s exactement de ces d?sirs immuables qui ne changent pas et qui paraitraient sans doute d?risoires ? qui que ce soit d’autre que moi, je compte de mille ? un et je les vois tous d?filer jusqu’? ce qu’il n’en reste plus qu’un, et celui-l? tout d’un coup je le reconnais tr?s bien, depuis le temps qu’on se croise de loin en loin…
…et je me rappelle les soir?es d’?t? quand on ?tait enroul?s dans une couverture en haut du pr?, ma m?re nous montrait la grande ourse et les pl?iades, orion et cassiop?e, je me rallume une autre cigarette, il y a le parfum de la glycine, et je sais tr?s bien comment je me sens et ce que je ressens l?, ? ce moment, allong?e pieds nus dans l’herbe dans la nuit ti?de, je le sais m?me tellement que je fixe les ?toiles, et je vois du coin de l’oeil la fum?e se fondre autour de moi, un point rouge incandescent fait des allers-retours r?guliers pr?s de mon visage, j’ai plein d’histoires ? raconter au silence ou peut-?tre ? la grande ourse, et ?a tombe bien, elle a toute la nuit pour m’?couter…

tu vois il y a des cris ou des chants d’oiseaux qui entrent par la fen?tre ouverte et je ne sais pas si je vais la fermer, et je ne sais pas si je vais ?teindre mon ordinateur et aller me coucher, je tombe de fatigue et un peu d’alcool l?ger, je tombe un peu mais je ne sais pas si je veux me lever, c’est toujours pareil en fait, tous les soirs sont diff?rents et tous sont exactement les m?mes pourtant. non je ne veux pas arr?ter les mots les ?changes les regards la connivence les sourires, je ne veux rien arr?ter, regretter, oblit?rer, oublier, jamais, mais j’ai rendez-vous demain pour un job ? 11 heures, j’ai rendez-vous et c’est important, c’est dans six heures, je n’aurais pas du compter, je ne devrais jamais plus compter les heures et les amasser, les accaparer, les amocher,
j’avais toute la journ?e des visions de m?l?zes et de souvenirs accroch?s ? leurs branches ou flottant l?gers au ras de l’eau de torrents de montagne ou naviguant libres dans l’herbe rase gorg?e de soleil, j’avais des visions d’altitude et d’air tellement plein d’oxyg?ne qu’il vous coupe le souffle, j’avais toute la journ?e des envie de grands vents et d’orages et de routes en lacets et d’aubes au bord de lacs ? 2600 m?tres d’altitude, j’avais depuis des jours et des jours et des semaines des d?sirs profonds d’ermitage au fin fond d’une ferme, n’importe o? du moment que ?a soit loin d’ici et si possible pas trop pr?s de moi, du moi d’ici.
oui mais j’ai rendez-vous demain pour un job ? 11 heures et il est plus de cinq heures d?j? et le sommeil viendra bien trop vite et les r?ves qui n’ont rien ? voir avec quelque vision que ?a soit seront bien trop r?els, j’aurais le vertige encore une fois ou je serais dans un avion ou perdue dans l’a?roport ou je serais loin dans des montagnes grises et froides, ou je me r?veillerai, le corps ?lectris? de part en part sous l’effet du m?me d?lice ou d’un cauchemar, la sensation est la m?me de toute fa?on, ce n’est que l’id?e qu’on s’en fait qui change la perception, j’ai rendez-vous demain et je n’ai plus pour un temps rendez-vous avec mes visions d’absolu, de retour ? un ?ge o? je ne m’?tais pas encore d?finie, et r?trospectivement tout paraissait si simple m?me quand ?a ne l’?tait pas, j’ai laiss? des souvenirs accroch?s aux branches de m?l?zes assez loin d’ici pour que j’oublie un peu tout ?a, je devrais ?tre ? un ?ge raisonnable mais ? l’?ge des conneries je savais d?j? trop ce que je ne voulais surtout pas, alors c’est maintenant que j’arrive ? la limite, que je touche la ligne du bout des doigts, ce serait si facile de retourner vivre ce que je ne veux pas pour moi, dans l’absolu, c’est si tentant, je veux des images crades et granuleuses et des p?nombres, des ?clats de peau, des flous ? en avoir la naus?e, je veux des instantan?s rat?s, de ceux qu’on fait quand il n’y a plus de musique depuis longtemps, des regards qui fuient, des mains tordues, des surexpositions de lumi?res crues,
et je pourrais vouloir ?a longtemps et franchir la ligne et aller juste o? je sais parfaitement que je ne suis pas, je pourrais vouloir longtemps et tout faire pour, les retours ? pieds ou les premiers m?tros blafards, les lieux intimes que je ne souhaiterais jamais conna?tre r?ellement, je pourrais vouloir ?a longtemps et tout faire pour, vraiment, mais ?a ne servirait ? rien, ?a n’arriverait de toute fa?on jamais, quoi que je fasse, quelles que soient les lignes rouges que je franchisse all?grement,
je pourrais viser mais jamais atteindre, je pourrais cadrer mais rien ne se d?clencherait, j’ai rendez-vous ? 11 heures demain pour un job mais je ne peux pas dire que mon viseur est satur? de fant?mes gris?tres qui s’y sont accumul?s et qu’il n’y a qu’eux que je vois, qu’ils portent des sourires ou des regards ou des connivences ou des mains qui n’atteignent aucun but, je ne vois qu’eux et ne sens que leur poids, je ne peux pas dire ?a demain ou apr?s-demain ou le jour d’apr?s, il n’y a qu’une ligne rouge au milieu des spectres de tout ce qui me manque, c’est une photo que je n’ai pas encore faite, elle est bien trop pr?sente devant mes yeux ? chaque instant, dans mon viseur, je n’aurais qu’? dire que oui, je suis capable de faire toutes les commandes qu’on veut, je n’aurais qu’? dire que oui, je travaille en num?rique, on s’en fout apr?s tout, des lignes rouges et des photos exp?rimentales, on s’en fout des visions ou des cauchemars, on s’en fout de ce qui n’arrivera pas ou bien jamais, il est plus de cinq heures et demi et je me fous un peu de tout maintenant. et ?a fait tellement longtemps que c’est ce maintenant.